mercredi 31 janvier 2007

Le coup de gueule de Claude Hagège

Peut-être vous souvenez-vous de cet "Apostrophes" (c'était à une époque où B. Pivot passait en "prime time" coco) où Claude Hagège, à l'occasion de la sortie de son livre "L'homme de parole", dialoguait avec Raymond Devos, ...

Nous avons retrouvé sur la Toile l'article de C. Hagège, linguiste, professeur au Collège de France, paru dans Le Monde.

Quelques extraits :

"
Un assassinat est imminent, celui du français comme langue scientifique et commerciale. En effet, un amendement à la (bénéfique) loi de programme pour la recherche est en voie d’être soumis discrètement (en séance de nuit, aux effectifs réduits !), avant la fin du mois de février, à l’Assemblée nationale. Cet amendement conduirait à la ratification du protocole de Londres sur les brevets d’invention. De quoi s’agit-il ? Tout simplement d’un texte qui imposerait l’anglais comme langue des brevets, annulant l’obligation d’une traduction en français. Y a-t-il, dira-t-on, de quoi perdre le sommeil ? Oui ! Il y a même de quoi se battre avec la dernière énergie ! Pourquoi ? Pour de multiples raisons.

La première est que si la balance française des brevets est en déséquilibre, ce n’est pas par défaut d’anglais, mais à cause de l’insuffisance de l’effort de recherche et de l’esprit d’invention, qu’on devrait éveiller résolument dès le début de l’école primaire.

Même si l’on " oublie " que la ratification d’un texte imposant l’anglais est illégale, puisqu’elle viole et l’article 2 de la Constitution (sur le français, langue de la République) et la loi Toubon, et même si l’on " néglige " de rappeler que le passage par la Commission des affaires étrangères, ici esquivé, est obligatoire, un fait demeure. Il s’agit d’une atteinte de plus, et énorme cette fois, à la souveraineté de la France s’exprimant dans sa langue et, par conséquent, le prestige de la France et son influence dans le monde sont ici gravement menacés, sinon ridiculisés."


" La mondialisation n’est pas un concept sérieux. Nous l’avons inventé pour faire accepter notre volonté d’exploiter les pays placés dans notre zone d’influence " (J. K. Galbraith, illustre économiste).

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