dimanche 14 janvier 2007

L'équation du nénuphar

Albert Jacquard a publié en 1988, un petit livre "L'équation du nénuphar, Les plaisirs de la science" chez Gallimard, maintenant en Livre de poche.
Il devrait être lu et mis en oeuvre par tous les enseignants, surtout du "supérieur" ... Qu'en pensez-vous ? J'ai écrit une bêtise ?

Peut-être que vous me direz "mais Jacquard ne fait que dire des évidences, enfoncer des portes ouvertes, bien que sûr que nous savons tout cela.

D'accord, alors je suis intéressé par vos mises en oeuvre. Merci de me donner des pointeurs vers vos pages web, etc.

J'ai pu constater que chez de nombreux étudiants, jeunes bacheliers, la quatrième de couverture de ce livre est à l'opposé de leur conception des études. Quand, dans un cours de formation doctorale, je pratique ce que préconise Jacquard, des étudiants me disent : vous avez raison, mais pourquoi n'avons nous pas eu un tel enseignement en première année. (Peut-être qu'ils l'ont eu, mais n'étaient pas prêts à le recevoir. Qu'en est-il ? Merci de vos réponses. )

Je vais ajouter un chapitre au livre de Jacquard.

Il existe un algorithme qui permet de trouver "le nombre de niveaux dans un graphe" (un ordre). Je l'utilisai dans les formations d'initiation en informatique. Je posais sur le rétroprojecteur (ce n'est pas parce que PowerPoint a des défauts que tous les "outils ex modernes d'éducation" ne sont pas utiles parfois !) un transparent portant une matrice carrée, avec des croix dans certaines des rencontres lignes/colonnes. Je demandais à un des auditeurs d 'exécuter les ordres que je lui donnais.
A la fin, je lui demandais s'il avait compris. Il était alors gêné pour répondre. C'est que se posait à lui la question du sens du verbe "comprendre". Il avait entendu ce que j'avais dit et exécuté. Mais il ne savait pas à quoi avait servi ces ordres, leur pourquoi...
Si on avait noté le "résultat" il avait 20/20 et j'étais un excellent enseignant. Aujourd'hui que les étudiants notent les enseignants, il faut enseigner ainsi, bien sûr ! Triste d'avoir mis en place ce genre d'évaluation alors qu'on sait les dégats que cela a fait à l'étranger (il y a des documents de l'Unesco traitant de la question).
Revenons à notre propos de départ (je ne veux voir qu'une tête, pardon qu'un chemin, le mien. Mais "les sens uniques conduisent à des impasses"...)

Le prof de maths présente le même algorithme, mais "en maths", un autre prof le présente " en graphes" mais, l'un met des 1 à la place des croix et rien ailleurs, tandis que l'autre met des 1 à la place des croix et des 0 ailleurs. L'un écrit l'algorithme en français structuré, l'autre utilise des "while" et autres mots anglais.
Un autre peut même représenter la relation exprimée par la matrice par un graphique.

Combien d'étudiants reconnaissent le même algorithme, les mêmes données d'entrée ? Est-ce que les enseignants disent aux étudiants : mais vous avez déjà vu cela avec Truc, Machin et Chose ! observez avant de gratter, avant de cliquer...
C'est ça de la bonne réutilisation (comme disent les informaticiens). La réutilisation ne se réduit pas à la copie servile !

Mais me direz-vous, ces propos sont bons pour l'enseignement primaire. Nous sommes dans le supérieur. Tu mélanges tout.

... on peut voir les copies ?

Merci Albert, ce sont des gens comme toi qui font tenir...

Aucun commentaire:

 
Site Meter