jeudi 18 janvier 2007

Tout est faux !

Profitons de la bibliothèque de notre institut. 8 (huit) étudiants seulement (?) de notre département (sur 200) sont inscrits à cette bibliothèque qui se trouve dans les locaux où ils ont des enseignements (il faut savoir aussi que tous les étudiants ont payé les frais de bibliothèque dans les frais d'inscription, certes on n'est pas aux "frais réels" !).

Est-ce bien raisonnable de conserver des bibliothèques si ce ne sont que les vieux profs qui les fréquentent ?

Dans un de nos modules, j'étais le dernier (sur 4 intervenants) à demander à chaque étudiant la lecture d'un livre ( et ils devaient fournir un travail sur ce livre, travail que j'avais défini en fournissant des exemples de ce qui était à faire et des contre-exemples) à prendre dans une liste que je leur fournissais. Ils pouvaient aussi me proposer un livre hors de cette liste (mais je n'acceptais pas toute proposition). Pourquoi ai-je arrêté ? parce que les étudiants, sachant que les collègues avaient abandonné, ont abandonné eux aussi et ne m'ont pas fourni le travail.

Nota : non seulement je leur demandais ce travail, mais je faisais des a-r sur leur écrits (comme quand on encadre une thèse) jusqu'à en autoriser la "publication". Je leur demandais d'écrire deux questions portant sur leur texte et de fournir la réponse aux questions. Ceci pour leur faire prendre conscience du discours creux. Je compilais tous les rapports et leur distribuais la compilation. Lors du "DS", je tirais au sort deux des questions.

Ainsi les étudiants participaient à la rédaction du sujet de contrôle. A noter que certains ont crié au scandale ! mais la grande majorité a approuvé.

Je me suis adapté à la clientèle. "On" nous répéte qu'il ne faut pas vivre dans le passé, qu'il faut s'adapter. C'est fait. Mais ouf, la bibliothèque est encore là. Quid dans les nouveaux bâtiments quand nous serons dans des bâtiments modernes, là ousqu'on crève de chaud au printemps etc. ?

Vient d'être inclus dans le fonds
Honni soit qui mal y pense. L'incroyable histoire d'amour entre le français et l'anglais de Henriette Walter (Livre de poche), auteur dont nous avions lu les autres ouvrages publiés en poche.

Et qu'apprend-on (on le savait si on avait regardé la signature présente sur une pub d'une pièce de l'auteur jouée par le TU de Nantes) que

Shakespeare n'est pas le nom de Shakespeare.
Il signait :
  • Shalp(er)
  • Shakspe(r)
  • Shaksper
  • Shakspere
  • Shakspeare

...mais jamais Shakespeare.

Cavana cité par Moreno (l'inventeur de la carte à puce) dans sa Théorie du bordel ambiant a écrit :

"Si l'on examine un cochon d'Inde, on s'aperçoit avec stupeur que ce n'est pas un cochon et qu'il n'est pas d'Inde. Seul le "D" est authentique. "

et J. Prévert :

"Est-ce qu'on sait ce qu'est un pinson ?
D'ailleurs, il ne s'appelle pas réellement comme ça,
C'est l'homme qui a appelé cet oiseau comme ça.
Pin-son"

Nos étudiants (pas tous, pas tous, faut pas exagérer. On vous donnera des chiffres un de ces jours) "nouvelle génération" (le "de" n'est pas tendance mon coco !) signent maintenant par

  • une croix, des méchants en déduiraient qu'ils ne savent pas écrire
  • un nom fantaisiste : Ducon, Rocky, etc. Comme nous vérifions ces signatures, un des auteurs nous a dit que "c'était sa signature à l'université". Et dire qu'on fait signer aux enfants de maternelle (svp, ne cassez pas les maternelles !) des "contrats pédagogiques" (ce n'est pas le terme, mais allez voir sur les sites web sérieux en la matière)
  • des coeurs au crayon fluo (ça c'est la "prime de rentrée" : elle permet d'agrandir les rayons des grandes surfaces. Pour étudier, il en faut du matériel ma bonne dame. Et il faut le renouveler tous les ans.). Il semble que les coeurs soient pour des collègues féminines.

Abracadantesque !

Et chez vous, mon bon lecteur, "c'est comment" ?

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