lundi 31 mars 2008

"L'ivresse en milieu étudiant s'est beaucoup développée"

... la banalisation des stupéfiants continue"...
Le Monde du 26 mars.
En première page et une pleine page page 33.

Et nos Grandes Ecoles sont à la pointe. Les Britanniques, on les battra !
La société de la vitesse, clic, clac et se "bourrer rapidement la gueule" (binge driking" pour ceux qui ont fait des études supérieures en langue anglaise), on sera les meilleurs.

Et le métier de prof va devenir dur ... aussi dur qu'être commercial en service en Russie ! car il va falloir accompagner les étudiants. Tout le monde ne sort pas de Grande Ecole, mais ouf, il existe de l'alcoolisme familial.

Mais soyons positifs : "Les directeurs des grandes écoles ont signé une charte de 'bonnes pratiques' avec les bureaux de élèves." Ethique et toc. Glou glou, rime avec mou.

Les étudiants des facs vont être jaloux.

Attention ! "la vitesse accélère le retard" a dit Vialatte.

P.S. :

Un collègue vient de me citer le cas d'un étudiant venu à l'examen avec un seau. Pourquoi faire ? pour pouvoir y dégueuler* proprement au cas où il ne contrôlerait pas son ivresse. Un étudiant consciencieux. Ca vaut bien quelques points.

Lors de mon dernier examen, j'ai eu un étudiant qui a dormi pendant deux heures, avec quelques intermittences d'éveil. Secouriste du travail, je l'ai surveillé. Au cas où...
J'ai pensé l'exclure. Mais s'il lui était arrivé quelque chose dans la rue ? et son diplôme ? les parents m'auraient peut-être poursuivi en justice. Le droit à la cuite et au diplôme pour tous ! Pour tous les Monchéri et Moncoeur comme l'écrit J-P Brighelli.
Quel beau métier qu'enseignant !
Mais je n'ai eu qu'un seul étudiant dans cette situation. Et je n'en ai jamais vu en état d'ivresse. C'est plutôt l'état d'amorphisme (terme à mettre dans le dico des IUFM) avancé que je rencontre souvent (mais je tente, et je réussis en partie, de les dissuader de venir à mes enseignements).

* rendre

Fin de récré (les liens sur la Toile)

Les liens suivants sont donnés dans le livre :
http://bonnetdane.midiblogs.com
http://www.mezetullenet/
http://www.debat-universite-emploi.education.fr
http://appy.ecole.free.fr/3evoie.html
http://www.marianne2.fr/Ecole-Obscene_a82261.html
http://michel.delord.free.fr/lecture.html

Il y a dettes et dettes

Dans le Financial Times du 29, un couple d'américains (des USA) écrit :
"Forgive student debt, not greedy banks and ignorant homeowners"

"But who are we?
Definitely not the chief executive of Bear Stearns, or JPMorgan Chase, or chairman of the Federal Reserve, or an economist, just a hard-working middle-class family of two professionals with two kides who did not purchase a home in Los Angeles over the past five years."

"La cosmétique prime la cohérence"

C. Salmon (Le Monde)

"tout acte d'apprendre est une interprétation de signes"

Gilles Deleuze cité par C. Salmon, Le Monde du 29 mars page 32

Yona Friedman (suite)

Le Monde du 29 mars page 24, nous parle de Yona Friedman, cité ici il y a quelques jours.
J'y apprends que sa candidature pour enseigner en France a été rejetée deux fois, mais pas à Harvard. Je connaissais ses dessins (je les avais utilisés dans mon enseignement d'organisation à l'IUT de Nantes). J'apprends qu'il a eu un Lion d'Or à Venise en 62 et qu'un de ses projets architecturaux ... va peut-être voir le jour à Shanghaï.

Les commissions

Le Monde du 29 mars, page 21, nous apprend qu'il existe en France près de 800 commissions (sans parler des "grosses commissions" dirait Zazie dans le métro), 1/4 créées par la loi, le reste par l'exécutif. "Mais le gouvernement a du mal à s'en débarrasser car, une fois créées, elles tentent de se pérenniser"

Qui a dit qu'on créait une commission pour se débarrasser d'un problème ?

"Les sites hébergeant des informations émanant de tiers sont responsables de leur publication"

Le Monde du 29 mars nous apprend la décision du TGI de Paris du 27 mars 08.
Tournant dans la jurisprudence :
"Deux lois s'affrontaient. D'un côté, la loi sur la confiance dans l'économie numérique, la LCEN, et de l'autre, le code civil et son article 9 qui spécifient que chacun a droit au respect de sa vie privée", explique Emmanuel Asmar, avocat de M. Martinez, qui a assigné 25 sites en février. Or la LCEN distingue le statut d'hébergeur et celui d'éditeur de sites Internet, conférant à l'éditeur la responsabilité du site.

Dans le cas des sites incriminés, et en particulier de Fuzz.fr, il s'agit de sites "collaboratifs" alimentés par les internautes eux-mêmes. Quel statut leur accorder ? "


La réponse du tribunal : le condamné "avait opéré un choix éditorial"

Les mathématiciens (certains) et les financiers

Le Monde du 29 mars, page 13, nous offre les propos de Nicole El Karoui.
Extraits :

"Nos modèles sont faits pour fonctionner dans des situations ordinaires, pour des quantités raisonnables de produits vendus, dans un contexte d'activité standard pour couper des pertes de 3 % à 5 %. Pas pour des périodes de surchauffe, de bulle. Un système qui marche pour couvrir 50 millions ne marche pas pour 500"

Que dirait-on d'un marchand de tondeuse à gazon qui n'écrirait pas sur son mode d'emploi les préconditions d'emploi ?

"Il faut aussi éduquer au risque et mieux informer sur les possibles erreurs des modèle"

Tiens donc ! éduquer (Brighelli, discute de 'enseignement' vs 'éducation') , "erreurs des modèles". Je pensais jusqu'à ajourd'hui "qu'errare humanum est" et que "perseverare diabolicum est". Mais qui croit au diable ? Il vaut mieux croire aux "modèles". Qu'est-ce qu'un modèle ? Relire Minsky et les logiciens.

"Une nouvelle enquêtre atteste d'une baisse de niveau en fin de CM2"

Le Monde du 29 mars, page 12
article reproduit sur le site du Monde ici

extraits :
"Sur une dictée de 85 mots, la proportion d'élèves faisant plus de 15 erreurs qui était de 26 % en 1987, est passée à 46 % en 2007. Ce sont principalement les erreurs grammaticales qui ont augmenté. Alors que 87 % des élèves écrivaient correctement "tombait" dans la phrase "le soir tombait", ils ne sont plus que 63 % en 2007. Correctement orthographié par 61 % des élèves en 1987, le mot "certainement" ne l'était plus que par 50 % en 2007. "

" En lecture, les résultats en compréhension de l'écrit sont "stables de 1987 à 1997", puis montrent une "baisse significative du score moyen entre 1997 et 2007", plus marquée pour les élèves les plus faibles."

Fin de récré (citations faites par J-P Brighelli)

" La cloche ou le sifflet marquent la fin des jeux et le retour à un ordre plus sévère : et la pratique enseigne qu'il n'y faut point un insensible passage, mais au contraire un total changement, et très marqué dans les apparences. L'attention est élevée d'un degré : elle ne cherche plus alors quelque plaisir à lécher, comme font les chiens ; elle n'est plus gourmandise ; elle est privation, patience, attente qui regarde au-dessus de soi."

Alain

"Tout le mal qu'on dit de l'école nous cache le nombre d'enfants qu'elle a sauvés des tares, des préjugés, de la morgue, de l'ignorance, de la bêtise, de la cupidité, de l'immobilitré ou du fatalisme des familles"

Daniel Pennac, Chagrin d'école, 1977

Et ce blablaware du meilleur effet scientologique :

"Tout système d'enseignement institutionnalisé (SE) doit les caractéristiques spécifiques de sa structure et de son fonctionnement au fait qu'il lui faut produire et reproduire, par les moyens propres de l'institution, les conditions institutionnelles dont l'existence et la persistance (autoreproduction de l'institution) sont nécessaires tant à l'exercice propre de sa fonction d'inculcation qu'à l'accomplissement de sa fonction de reproduction d'un arbitraire culturel dont il n'est pas le producteur (reproduction culturelle) et dont la reproduction contribue à la reproduction des rapports entre les groupes ou les classes (reproduction sociale)"

Question (test de Turing)

- est-ce que ce texte a été produit par un logiciel ("programme de génération de discours arnacologiques") ?
- par un élève au vocabulaire limité ?
- un grand sociologue ?
- deux grands sociologues ?
- un comique ?

Les enseignants ayant la soixantaine sont hors concours.

Fin de récré

Jean-Paul Brighelli, J-C Gawsewitch, éditeur, 2008

J'ai lu ce livre lors de mon déplacement à Budapest. Il y parle de l'enseigment primaire et secondaire ... J'y ai retrouvé les comportements vus dans le supérieur.
Normal : ça fait un moment que des amis instits, profs de collège et de lycée nous ont prévenu ...ça va vous arriver. Mais dans le supérieur, on voit cela d'un air supérieur ... et on peut toujours s'évader dans la tétratomie capillaire longitudinale !

Je mettrai sur ce bloc notes quelques citations et aussi quelques critiques. L'auteur semble ignorer que la culture ce n'est pas seulement les belles lettres. Même si à deux nous achetons en moyenne un livre par semaine (romans, essais), je n'en suis pas moins plutôt crétin quand je dois faire pousser des radis, du persil, tailler des pommiers, démarrer la tondeuse à la fin de l'hiver, faire des joints en ciment, travailler le plâtre, et faire les gestes de premier secours.

Je me souviens de la première fois que je suis allé à l'Opéra Garnier. Etait assis à côté de moi un plombier...
Et à la BM de Limoges, je me souviens que des ouvriers venaient pendant leur pause du déjeuner y lire.

MIT , T est pour "Technologie" !!!

Ph D Ph est pour Philosophy !!!

Les technologies de l'information (sic) délirantes (sic)

Un étudiant m'écrit :

"Bonjour,

j'ai découvert un peu par hasard ce site web, qui regroupe les
perversions les plus marquantes dans le monde de l'informatique, et plus
généralement des technologies de l'information. Cela illustre
parfaitement vos propos, en montrant des exemples on ne peut plus
incroyables."

http://fr.thedailywtf.com/

dimanche 30 mars 2008

Retour de Budapest

J'étais allé à Budapest vers 1980.
Ce qui m'a frappé cette fin de semaine:
- le fait que les restaurants que l'on trouve facilement sont des restaurants turcs et italiens. Le goulasch ... pas vu ...
- que samedi après-midi, tous les commerces étaient fermés et presque personne dans les rues. MAIS, "un centre commercial" au nom anglais sur 3 étages avec toutes "les marques" que l'on trouve un peu partout en Europe, était plein de monde.
- des monuments commémorant 1956. Ils n'existaient pas lors de mon premier séjour.

Sur mon route j'ai rencontré deux de mes anciens étudiants de l'IUT. Ils avaient une communication à faire à la conférence ETAPS. Ca fait toujours plaisir !

Je mettrai sur le bloc-notes mes photos ICI
Je ne sais si ç'est parce que la Hongrie entrait dans Schengen, mais j'ai connu la queue la plus lente jamais rencontrée dans un aéroport.

A l'aller, de Lyon à Budapest, un spectacle d'une beauté à couper au couteau. Que la nature est belle !

vendredi 28 mars 2008

Etonnant ? !

Je viens de me faire jeter un papier par des "reviouveures" qui m'apprennent que le terme "asserter n'est pas français" !

Et qui n'ont pas repéré une erreur grossière (repérée par plusieurs de mes étudiants de premières année !) dans mon papier.

Ils devraient au moins consulter un dictionnaire ou un livre sérieux d'informatique de base. Comme dico, je leur propose Le Robert Dictionnaire historique de la langue française sous la direction d'Alain Rey.

Et ils forment des étudiants !

Je peux ainsi observer les conséquences de ce que je vois dans l'enseignement tous les jours. On a actuellement des étudiants de premières années qui disent au prof agrégé de français que, lui, le prof, n'y connaît rien en français, que ce sont eux qui savent (ils écrivent : les rosents, géni logitielle, institu, le moi de janvier,...).

Je fais partie de ces personnes qui savaient qu'ils ne savaient rien en informatique (à "mon époque" il n'y avait pas d'enseignement d'informatique dans mon université) et qui, en conséquence, ont dû lire, essayer, chercher, effacer, recommencer, avoir honte, ... et comme il n'y avait pas d'encadrement (ils l'ont regrétté, puis se sont dit que finalement, ça leur a permis d'aller boire aux bonnes source, aller chercher les écrits des prix Turing.

Actuellement, c'est l'époque des candidatures de prof et maîtres de conf. On reçoit des dossiers avec des listes de publications longues, longues ... Je propose un recrutement automatique : celui qui a la plus longue a gagné.

Au fait, on m'a aussi reproché de ne pas avoir assez mis de sauce (effectivement, si je dois refaire un cours élémentaire de logique ...). Pauvre Occam ! Il faut leur adresser un rasoir !

Intelligence et innovation en conception de produits et services

Un livre introduit par un important chapitre de notre collègue, prof d'informatique à l'ECN (retraité actif !), Michel Lucas :


ICI des bonnes feuilles du livre


Des livres comme je les aime. Pourquoi les universitaires ne publient pas (ne peuvent ?) de telles études quand ils sont "actifs" ?

Il est vrai que travailler sur les cocottes en papier ...

C'est en recherchant mes anciens collègues via Google que je suis tombé sur cette information. Il me reste à me procurer le livre.

Et pour ceux qui veulent plier et déplier (des actions bien connues des informaticiens, folding, unfolding, fort utiles pour abstraire), voir le site cité par Michel Lucas :
http://www.mfpp.com

jeudi 27 mars 2008

La lessive et la Semaine sainte

J'ai appris dimanche que dans la Région de Nantes, il est une règle qui est encore appliquée : ne pas laver les draps le vendredi Saint. Je lis sur ce site :

"Jamais on ne faisait la lessive pendant la Semaine sainte. On n'aurait jamais étendu un drap le Jeudi saint ni le Vendredi saint par respect pour le Christ."

En quoi cela ne serait pas respectueux ... ?

Jean -Pierre m'a répondu :

""Je suppose par rappel du linceul du christ.
Tu te souviens que chez nous un drap se dit "linceu" ?"

Ce à quoi je lui ai répondu :

Merci de l'explication. Mais pourquoi laver ne serait pas respectueux ?
Sans doute pour ...permettre de multiplier les saints suaires ?!"

Et voici sa réponse :

"Surement ! :-D
Je cherche encore dans mon imagination : Les linceuls étalés face au
ciel pour la mort du christ... indignes du christ tant par leur faible
qualité que par ceux qui les usaient, que par ce qui s'était passé
dedans de fornications...
dedans de fornications...
Mon explication te convient ?"

et je viens de lui répondre que son explication me convient et qu'il peut demander une VAE pour obtenir le titre de Docteur en http://fr.wikipedia.org/wiki/Herm%C3%A9neutique.

PGCD, non ! PGDC !

Thierry m'apprend que nos grands réformateurs ont, il y a quelques années, sans doute après de longues discussions, afin de monter le niveau, d'interdire le PGCD (Plus Grand Commun Diviseur) et de le remplacer par le PGDC (Plus Grand Diviseur Commun). Thierry ne m'a pas dit si c'était pour coller au Programme Commun. Si on avait eu le Commun Programme, on n'aurait pas eu une réforme du Programme d'enseignement des maths.

Ca ne s'invente pas. On est bon en français !

Un collègue m'apprend aussi que lors d'un jury du Bac (ce premier examen de l'enseignement supérieur) il a constaté que la moyenne en maths était de 14. Etonné, ayant constaté le niveau de ces bacheliers quand ils arrivent à l'université, il lui a été répondu que la moyenne du groupe était inférieure à la moyenne académique !

Comme quoi changer PGCD en PGDC c'est efficace. Bravo Monsieur l'inspecteur.

Question : serait-ce Geismar (celui qui est devenu Grand Inspecteur de l'Educ Nat) qui a fait cette révolution pédagogique ?

Rappelons qu'en 68 il était réclamé la suppression des examens !

INFORMATION QUANTIQUE : UTILISER L’ÉTRANGETÉ DU MONDE MICROSCOPIQUE

L'association "Sciences en tête" vous invite à assister à une conférence
ouverte à tous le jeudi 3 avril 2007 à 15h30 dans l'amphi A de la Faculté des
Sciences et des Techniques.


INFORMATION QUANTIQUE : UTILISER L’ÉTRANGETÉ DU MONDE MICROSCOPIQUE.

Jean-Michel Raimond
Professeur, UPMC et IUF
Laboratoire Kastler Brossel, département de physique, ENS

Le monde microscopique, régi par les lois de la mécanique quantique, est très
différent de notre univers classique. Les systèmes quantiques peuvent être
dans des superpositions d'états: une particule peut être en deux endroits à
la fois! Un porteur élémentaire d'information, un bit quantique ou qubit, peut
donc être dans une superposition de ses états logiques 0 et 1.
L'étrangeté quantique ouvre la voie à des fonctions radicalement nouvelles de
transmission ou de traitement de l'information. La cryptographie quantique, la
téléportation sont déjà des réalités expérimentales. Plus ambitieusement, on
peut rêver d'un « ordinateur quantique », qui serait capable de réaliser une
superposition de tous les calculs possibles, rendant aisés des problèmes
difficiles, comme la factorisation.
Les blocs élémentaires d'un tel ordinateur, les qubits et les portes qui les
manipulent, sont l'objet d'une recherche très active. La réalisation d'un
ensemble complexe se heurte néanmoins au terrible obstacle de la décohérence,
qui confine très efficacement les superpositions quantiques à l'échelle
microscopique. Même si ce rêve ne devient jamais réalité, cette quête nous
apprendra beaucoup sur la physique quantique.


Biographie
Jean-Michel Raimond est professeur à l'Université Pierre et Marie Curie.
Membre Senior de l'Institut Universitaire de France, il effectue son travail
de recherche au Laboratoire Kastler Brossel. Il dirige de département de
physique de l'Ecole Normale Supérieure.

Sa recherche est consacrée à l'exploration et à l'illustration des mécanismes
quantiques les plus fondamentaux. Il a contribué au développement de
techniques expérimentales, fondées sur les atomes de Rydberg et les cavités
microondes supraconductrices, qui permettent d'observer l'interaction
cohérente entre un seul atome et un seul photon. Les résultats de ces
expériences peuvent être directement interprétés en termes des postulats de la
physique quantique. Elles peuvent contribuer à améliorer notre compréhension
de l'intrication, de la non localité et de la mesure quantique. Elles sont
aussi des prototypes de systèmes de traitement de l'information quantique.


Références

. Michel Le Bellac, Introduction à l'information quantique, Belin 2005 . M.
Nielsen and I. Chuang, Quantum computation and quantum information, Cambridge
University Press, 2000
. S. Haroche and J.M. Raimond, Exploring the quantum, Oxford University Press,
2006

mercredi 26 mars 2008

L'ignorance

et l'incuriosité sont deux oreillers fort doux ; mais pour les trouver tels, il faut avoir la tête aussi bien faite que Montaigne."


"Une seule démonstration me frappe plus que cinquante faits."

"C'est en cherchant des preuves que j'ai trouvé des difficultés"

Diderot, Pensées philosophiques

mardi 25 mars 2008

Je vais bientôt cesser de pisser dans un violon

... mes jeunes collègues me disent qu'ils pissent le plus souvent dans un violon quand ils sont en cours ou en TD.

J'ai dit cela aux étudiants. Mais beaucoup ne savaient pas ce que cela voulait dire, et d'autres justement illustraient le fait que j'étais en train de pisser dans un violon.

Alors voici une page qui explique excellement ce que signifie cette expression:
Merci à son auteur

ou encore sur ce site tout aussi plaisant

Histoire de l'enseignement des spécifications à l'IUT de Nantes : Réalisations audio-visuelles

Je viens de récupérer les montages diapos-sons que j'avais réalisés avec J.P Brétéché : études de cas pour l'enseignement de ce que l'on appelait alors l'analyse :
- le cas Sovap
- le cas Bibliothèque
- le cas gestion des carburants (réalisé pour l'Ecole des Cadres des Collectivités Territoriales, CNFPT, Angers)
- le cas Opposition sur cartes contact au Crédit Agricole
- la notion de système (réalisé pour le CFPC, Congrès de Nice)
- le cas Lessard (réalisé avec le CEGEP Ste-Foy à Québec)

Du gros travail pour quelques heures de TD ...

lundi 24 mars 2008

YMCA , le basket et les patros

Je viens d'apprendre grâce à Wikipedia (qui est encore ce qu'il y a de mieux comme encyclopédie sur la Toile. Voir l'étude, certes restreinte, de comparaison avec des encyclopédies célèbres, citée dans Le Monde) que le basket puis le volley ont été inventés par des animateurs des YMCA.
Je comprends maintenant pourquoi les patros (les patronages) des paroisses étaient équipés de terrains de basket. La fameuse équipe de Limoges était (est) celle d'un patro. A St-Yrieix, rue Attane, il y avait un terrain de basket.

Quand je suis arrivé à Louisville en stop, ma première nuit, avant de prendre ma chambre à la cité universitaire de l'université, je l'ai passée au YMCA de la ville. Je n'en ai pas gardé un excellent souvenir.

Puis un jour il y eut la musique ...

Le YMCA du downtown de Louisville existe toujours mais semble avoir bien changé.

Proverbes en Français et en Anglais

sur ce site. Merci à son auteur, Alain Couranton.

Yona Friedman

Le Monde du 22 mars rappelle Yona Friedman à mon souvenir à l'occasion d'une manifestation à Bordeaux. Je l'ai rencontré et ai discuté avec lui lors d'une exposition au Trocadéro à Paris (Musée d'Art Moderne) ... il y a bien 30 ans au moins. J'ai mis sur ce bloc-notes des photos des 1ières de couverture de ses livres.
Je me suis servi d'un de ses livres dans mon cours de Structures et organisation à l'IUT, il y a 30 ans (je viens de détruire le polycop). Le livre en question :
Comment vivre entre les autres sans être esclave et sans être chef, Pauvert, Paris, 1974

Le XXIe siècle sera-t- le siècle des bulles ?

Les économistes sont des poètes !
La bulle Internet, la bulle immobilière ... Ca bulle de partout !
Et les bulles pètent..
Bof, du vent, du vent ...
Virtuel tout cela, n'est-ce pas ?

Et qu'en pensent les américains qui sont à la rue ? les pays du tiers-monde et leur dettes souscrites par des régimes très recommandables : Mobutu, Suharto ...

Dans le Monde, le député J-P Balligant écrit : "Les établissements de crédit doivent retrouver leur vocation : financer l'économie rélle". Vous avez dit "réel" ?

Dans Le Monde du lendemain (22 mars), on lit ce titre "La bulle des matières premières menace d'éclater". "Ils" vont pas arrêter de nous stresser ?

L'avenir n'est-il pas au virtuel ? L'écran pour tous dès la naissance et le monde tournera rond. Vive les NTIC, TIC et TOC ! Les élèves adorent. Et les parents aussi, un écran pour tous, c'est la paix des foyers.

La tritisation

"... elle va de pair avec la déréglementation des marchés financiers ....
elle participe d'un environnement de dématérialisation totale des flux de capitaux à l'échelle mondiale ...
en "titratisant" leurs créances, les banques les faisaient sortir de leur bilan et n'avaient pas à augmenter leurs fonds propres *en proportion ..."

"La titratisation consiste à transformer les crédits immobiliers à risque en produits financiers"
"on a exagéré le refinancement des dettes à long terme par des actifs à court terme, mais surtout parce qu'on a créé des conduits (sic) qui "titratisaient la tritritisation" ..."

Jean-Hervé Lorenzi, Le Monde du 21 mars 2008


* je me souviens de mon cours de fac où j'ai appris l'utilité des "taux de réserves obligatoires". 40 ans plus tard, je lis dans l'article cité : "les normes "prudentielles", définies à l'échelon international pour assurer la solidité (sic) des établissements de crédit à avoir assez de fonds propres pour couvrir une certaine proportion des sommes qu'elles prêtent."

dimanche 23 mars 2008

"Les murs ont la parole"

J'ai vu que l'on rééditait, Les murs ont la parole (dont la couverture est sur ce bloc-notes), Tchou, Editeur, 1968, Préface de Julien Besançon.

Je viens de le relire alors que mai 2008 s'annonce.

Quelques extraits :
- Exagérer c'est commencer d'inventer
- J'ai quelque chose à dire mais je ne sais pas quoi
- Déboutonnez votre cerveau aussi souvent que votre braguette.
- Parlez à vos voisins
- Déculottez vos phrases pour être à la hauteur des sans culottes.


et celle-ci que je trouve toujours d'actualité (on peut remplacer Sorbonne par ....)
- Vous occupez vos loisirs à la Sorbonne. Vous occupez la Sorbonne à loisir.

ceux qui les regardent sans rien faire

"Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire"

Albert Einstein

Lacrima christi ...

ICI

... avec du chevreau ? Hum, il ne semble pas que ce soit adéquat.

On l'a acheté à Rome il y a deux printemps... J'avais pensé qu'à l'occasion de Pâques, un peu de soleil du Vésuve...

Nous ne sommes pas les seuls, malheureusement ...

Voici du courrier reçu de deux collègues, l'un enseignant en Bac + 1, 2
L'autre en Bac + 2, 3, 4

"Échange de bons procédés.
Ci-joint le contrôle 2008. (le second exo n'est pas auto-contenu...)
J'ai terminé la correction. Une bonne copie (attendue). Deux copies
catastrophiques (je m'opposerai à l'obtention du diplôme). Je constate
qu'ils ne savent pas spécifier! grave pour des gens qui seront
ingénieurs dans 5 mois. Ca n'a cependant pas l'air de les inquiéter. En
effet :
j'ai également fait le bilan avant leur départ en stage. Concernant XXX :
"on se pose la question de l'utilité d'un tel cours"!!!
La réponse (du directeur des études) a été virulente. Quant à moi je
leur ai dit de se méfier : le moins utile en apparence se révèle souvent
à terme le plus utile.
T'as fait ta valise?"

___________
"Le cours de XXXX en Master et en IUT a été cette année plus que très
décevant (sic) même pour moi qui n'attendais que peu de choses. Les
étudiants de cette promo ne sont capables d'aucun effort, même pas pour
critiquer..."


Bof, bof, bof ....

et un ami, ancien de Poitiers, prof d'université en sciences éco :
"Les rats quittent le navire avant qu'il ne sombre" ... pour annoncer départ en retraite

P.S. : plus aucun échange via les listes d'enseignants des IUT dans nos matières depuis plusieurs années. Est-ce que tout baigne dans l'huile ? Nos quelques interlocuteurs seraient-ils des exceptions ? Chut chut ... Il ne faut pas désespérer Billancourt ... pardon, les familles. Comme me l'a dit un collègue "nous devons répondre à la pression sociale par la molesse académique"

Big brother ... et la novlangue des marchands du XXI e siècle

J'ai pu lire à Carrefour Nantes que le magasin serait fermé le 24 mars.
J'avais lu ailleurs que tel magasin était fermé le 25 décembre, le 14 juillet, le 11 novembre, le 1er novembre.

Le mythe tue l'histoire a écrit Barthes.

Nous avons élu le président n° 3456 et j'habite rue n° 345 de la ville n° 1987654.

Mais un mathématicien a dit que Dieu a créé les nombres entiers. Si on les remplaçait par, au fait, par quoi ?

Le bouisinesse n'a besoin de l'histoire que pour faire du bouisinesse (voir "allo win" !) mais en la trafiquant pour que les jeunes musulmans, cathos etc puissent, déguisés en sorcières, se promener dans les rues en communiant la main dans la main.

On vous l'a dit, grâce à l'ordinateur et les réseaux le monde va changer de base. Vous n'étiez rien, vous serez tout. Le tout est tout et le reste sans le tout n'est rien. Mais , on vous a aussi dit que votre machine à laver "avait de la logique floue dans son micro-processeur. Tout se complique. Il y a le tout simple, le tout compliqué, le tout complexe,le tout tout et le tout patraque. On vous l'avait dit : l'Afrique se sauvera grâce aux ordinateurs. "On" vous en dit des conneries (enfin, pas des conneries pour tout le monde !). Et l'enseignement s'ouvre sur le monde. La Sorbonne crée des diplômes où les "étudiants" apprendront "l'esprit Truc and Co". Sans doute le personnel à licencier de Truc and Co sera-t-il embauché en vacation par la Sorbonne (la Sorbonne n'a pas fait preuve d'esprit de progrès dans son histoire !) pour apprendre ce qu'il ne faut pas faire pour ne pas se faire licencier de Truc and Co (et peut-être que ce sera l'application de la privatisation des profits et de la collectivisation des pertes).

J'ai lu qu'on va publier les oeuvres complètes de Pierre Desproges, de Châlus (Châlus, patrie du feuillard). On en a bien besoin !

Dans quelques jours je repasse par Châlus.

samedi 22 mars 2008

Mai 1968, la chronologie sur un site sur les CRS

ICI

Paris en mai 68, Poitiers autour et alentours de 68

Je suis parti de Poitiers avec un ami de la Cité U Descartes (son père était gendarme).
Nous avons fait la route en stop. Le stop, je l'ai beaucoup pratiqué pendant mes études ... ainsi que le solex.
Nous sommes arrivés à Paris par une belle après-midi. C'était notre premier séjour à Paris. J'avais fait en stop le tour de l'Europe mais pas vu Paris.
Je me souviens du Louvre, de Notre-Dame ...
Notre premier lieu visité fut la Halle aux Vins (la fac de sciences). ...
Je me souviens de discussions près de la fontaine à bas du Boul'mich. Un vieux monsieur polytechnicien dont le père était ouvrier agricole et qui grâce aux instits, au profs du lycée était devenu ingénieur discutant avec des étudiants au sujet de l'"université de classe", de l'"université bourgeoise"... Ca discutait partout ...
Nous avons fait le tour des lieux dont parlait la radio. L'Odéon, la fac de droit d'Assas. Nous avons passé la nuit à dormir dans la fac. La nuit a été tranquille.
Nous étions dans la cour de la Sorbonne quand De Gaulle a fait son discours. Nous avions dû aller au bureau des Katangais. J'ai perdu mon "autorisation de photographier" qui me fut octroyée alors. Mon copain avait peur qu'on lui demande ses papiers qui portaient son adresse : une gendarmerie.

Nous sommes partis voir la manif sur les Champs Elysées suite au discours de De Gaulle. Je me souviens que dans la Sorbonne il y eu une certaine débandade.
Je ne sais plus où nous avons pu dormir la seconde nuit. Peut-être que nous n'avons dormi qu'une nuit à Paris. Nous avons beaucoup marché. Je n'ai pas connu le métro !
Quand l'essence est revenue, les relations dans les rues furent moins sympathiques. J'ai raconté ici notre retour en stop à Poitiers.

A Poitiers, je me souviens d'une AG où se sont pointés bien des étudiants que nous avions rarement vus sur les bancs des amphis. En 68, entrait en vigueur une loi qui disait qu'on ne pouvait faire la première année (les deux premières années) en plus de 4 ans (ou quelque chose d'approché). Alors les étudiants concernés (j'en connaissais de vrais fils de riches bourgeois), ont été pour la suppression des examens. Nous étions plusieurs à ne pas apprécier. Ceux qui travaillaient un mois pendant les vacances puis pendant un autre mois voyageaient. Et qui étaient reçus à la première session.
Les profs (démagos, je l'ai compris en septembre) n'ont rien dit ou ont suivi la majorité de l'AG faisant comme si ils étaient d'accord avec des revendications comme celle leur demandant d'éviter la loterie de certains sujets d'examen : un sujet sur un chapitre ou même seulement un paragraphe d'un cours. Il y eu de beaux discours. Même des discours relatifs à la pédagogie (!?).

Et en septembre, les sujets distribués furent ... ceux de juin. Sans doute pour économiser du papier et protéger des arbres.

Ma première manif en 68 fut de passer sous les amphis de la fac (face à Notre Dame la Grande) avec des panneaux sur lesquels était inscrit : " point, retour à la ligne". Mais tous les cours ne tombaient pas sous cette critique ! Mais beaucoup ressemblaient à une dictée.

Je me souviens que Hughes Aufray devait faire un concert (il me semble sur la place de la fac de droit) et qu'il fut annulé et remplacé en discussion. Mais c'est vague dans ma mémoire.

Tout n'était pas bon avant 68. Il n'y avait pas de stages, les TD (quand il y en avait) en sciences éco (sauf ceux de maths et de proba) n'avaient de TD que le nom. Je me souviens. L'assistant (qui ignorait ce que faisait le prof en cours) distribuait lors de la première séance, une liste d'exposé et demandait qu'on lui donne une liste d'affectation. Puis fixait le calendrier des exposés. Avant la fin de chaque séance, il s'assurait que l'étudiant qui devait faire le prochain exposé serait bien présent. Lors de la séance, il n'y avait aucune critique (je connais de mes étudiants qui auraient très apprécié !), aucun conseil. Pas d'information sur les débouchés (j'ai eu de telles infos quand j'ai fait l'IAE). En sciences éco on était formés pour devenir ministre des finances !
Quelques uns d'entre nous, avaient passé un concours des Impôts. Ils étaient payés pour suivre la licence. Ils avaient quelques cours aux Impôts par mois. Et s'ils n'étaient pas reçu au concours à la fin de la licence, ils étaient libres de faire ce qu'ils voulaient.

Mais finalement, on a dû se débrouiller et comme j'ai enseigné l'informatique à une époque où dans ma spécialité, il n'y avait pas de livres, j'étais ...formé !
C'est aussi parce que j'avais vécu cela en fac que j'ai choisi d'enseigner en IUT où j'ai pu travailler (le terme est trop dur !) en toute liberté et pleine responsabilité. Et ma formation m'a bien servi. Je me sers toujours de tous les cours. L'enseignement qui manquait est celui de logique. Et surtout un apprentissage de l'abstraction à partir du réel. J'ai été particulièrement choqué par des "modèles économiques" où un épsilon "expliquait" 80 % du phénomène. Disons un esprit d'ingénieur. Ou un peu plus de science. En fait, la France avait des ingénieurs économistes de très bon niveau. Mais l'enseignement n'avait guère évolué.

A la Cité U

J'étais président de l'asso des résidents de la Cité U Descartes (Monsieur Bouffard en était le directeur), le CERCUD (cercle des résidents de la CU Descartes). A Poitiers j'ai vécu à la Cité U Rabelais puis à la Cité U Descartes. J'en suis très fier. A la Cité U je me souviens des GTU (Groupes de Travail Universitaires) dans les "salles de travail". En mai, je me souviens des dimanches où des carabins commençaient à travailler dès 4- 5 heures du matin. Quand on en avait marre, l'un de nous allait chercher un copain pour une partie de ping-pong et une bonne suée.

Mercier (étudiant en droit, frère d'un ancien Grand-Maître de l'Ordre du Bitard (L.S.T)) a monté une discothèque où il y avait pas mal d'orgue dont il était amateur. Nous avions obtenu un abonnement au Monde où Jacques Fayau m'a trouvé une annonce d'un stage "Connaissance de la Suède". Un stage extra organisé par l'Université de Stockholm (participants divers dont des députés français). M'intéressant aux tarifs publics (mon mémoire a porté sur Déficit et tarification à la Sncf), j'ai pu rencontrer le ministre des transports ...
Nous avons organisé l'expo des dessins du Canard Enchaîné.
Quand j'étais en DES, j'ai été veilleur de nuit à la Cité U (pas très longtemps : le matin je n'arrivais pas à me réveiller et le boulanger trouvait la porte close quand il portait le pain pour le petit déj). Veilleur de nuit, j'en ai vu des choses ...
Je me souviens d'un étudiant (?) japonais qui liquidait plusieurs bouteilles de cognac (Napoléon, napoléon était ce qu'il connaissait le mieux en français) par jour. Sa chambre en était pleine. Un jour de chaleur, il reçut une "bombe d'eau" (je ne sais si cela se pratique toujours) ... et tira avec une arme à feu en direction de la fenêtre d'où était partie la "bombe"...

Je me souviens que certains entraient avec un fille mais passaient à quatre pattes pour se cacher du veilleur. Et pourtant, ils étaient majeurs pénal. Ils étaient bons pour le service. Et j'avais des étudiants dans ma promo qui avaient frôlé la guerre d'Algérie ...
Je me souviens du veilleur de la Cité Rabelais et ses "ben couillons", "vingt dieux la belle église", du "bizuth magnan" qui les soirs de printemps faisait le tour de la cité en proclamant "dormez dormez braves gens, que le seigneur Dieu vous ait sous sa sainte garde". Et des semaines estudiantines, du Grand Bitardier ramené des bois de Chanteloup sur un tonneau tiré par un cheval pour défiler dans Poitiers. Des visites nocturnes aux Moines de Ligugé et des discussions philosophiques autour des verres servis par les moines, des "déjeuners" sur la Pierre Levée. ... des "Monsieur l'étudiant" des coiffeurs, des commerçants ...

De l'époque d'avant le self-service au RU. Les filles ne devaient pas aller chercher l'eau (sinon concert de cuillères sur les pots à eau métalliques). Elles devaient donc se mettre à des tables mixtes. J'ai appris beaucoup de choses à table au RU, surtout quand je tombais à une table de carabins rentrant de gardes.


P.S.
Je n'ai pas entendu sur les ondes radio cette vérité mathématiques : 68 a annoncé 69 !
Le chanteur n'a pas manqué de le remarquer !

La numérologie, voila la science qui doit pénétrer nos universités. Si elles veulent être "au monde", "dans le monde". Madame le Ministre, à vos comités théodules. Pas de problème pour trouver des membres. Bien des profs seront fort heureux de quitter leurs classes pour les lambris du ministère.

P.S. Et la "société de consommation" ?
Quid 40 ans après ? et dans l'"après 68". Succès ou échec des discours ?

L'histoire de mon alma mater

Faculté de Droit et de Sciences Economiques de Poitiers

Je me souviens de mes profs :
- Gabillard, qui faisait histoire des doctrines économiques. Je me souviens que Maurice Niveau nous avait conseillé le livre "Petite histoire des grandes doctrines économiques" de Daniel Villey, PUF, 1944. Et je me suis acheté ce livre. J'ai acheté aussi "Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie" de J.M. Keynes. Et bien sûr des livres de Marx fort à la mode à l'époque. J'ai conservé tous ces ouvrages.
- d'André Chéneau en théorie de la monnaie (je me sers toujours de son cours - et de son livre, très clair - pour tenter de comprendre ce qui se passe de nos jours. Mais est-ce que la réalité présente est un bon modèle de son cours ?
- de Guy Chambon, il faisait Démographie. Il m'avait employé deux étés successifs à l'Institut d'économie régionale de Limoges. Je me souviens de l'enquête sur le stationnement à Limoges et du premier "ordinateur" la Programma 121 (je me trompe ?)d'Olivetti.
- de Maurice Niveau, prof d'économie. Il était doyen en 68
- d'Olivier-Martin, prof d'histoire des institutions et des faits économiques. Des difficultés de langage faisait que parfois il se lançait dans un rire peu à propos (et il fallait savoir si il fallait rire ou non). Il était très inquiétant. Il était toujours annoncé par un huissier. Et bien sûr tout le monde devait être levé quand il entrait. Je me souviens du premier cours dont le titre était "La route de l'ambre". J'ai eu beaucoup de peine à comprendre le mot "ambre". La rumeur disait qu'il était marié à une princesse égyptienne. Et qu'un jour en cours, il avait annoncé "j'ai été condamné à mort, mais je suis encore vivant", suivi de son rire grinçant.
- de René Savatier. Un prof dont le nom était cité de nombreuses fois dans le Code Civil de Dalloz. On disait "le doyen Savatier". Je l'ai eu dans un cours à l'IAE. Un cours très en avance. Il posait le problème des biens tels que l'électricité. Il envisageait l'évolution vers ce qui allait devenir "les biens informationnels". Il était alors âgé. Mais cultivait sa vigne. Et a publié, en 1969, un livre qu'il faut que je retrouve.
- de Jean Savatier, son fils, prof de droit du travail, qui a dû faire sa thèse sur le secret médical
- Jean Bénard, en 4ième année (la licence se faisait en 4 ans) cours de structures et modèles (j'ai conservé le polycop réalisé par l'AGEP. Un gros travail. Des étudiants prenaient le cours en notes, le dactylographiaient, le faisaient relire par le prof, puis le poly était vendu par l'AGEP. Un seul ennui sur ce cours (il devait y avoir le livre de Raymond Barre, Structures et Modèles aux PUF) : les deux termes du titre n'étaient pas définis ! Dans le cours de Bénard, celui de modèle était défini. C'est Michel Serres qui le premier m'a éclaircit cela lors d'une conférence à la fac des Lettres de Nantes où il avait analysé la fable de La Fontaine, Le loup et l'agneau. J'ai cité son analyse et son introduction sur ce qu'est un modèle et une structure, dans mon premier livre.
- de Gilbert Tixier, qui faisait un cours de Finances Publiques. Sur la Toile j'ai retrouvé ses livres : Droit budgétaire et droit fiscal, PUF 1986, Droit fiscal, LGDJ, 1981.
- Bernard Guesnier, il était responsable de l'Institut d'Economie Régionale
- Jean-Dominique Lafay, je ne sais plus s'il était assistant ou étudiant. Il est maintenant prof à Paris
- Abraham-Frois
- Samir Amin

- Guy Brémaud, cours de commerce international (il utilisait beaucoup de diagrammes à 4 cadrans)
- un cours d'Institutions internationales. Le prof nous avait conseillé d'apprendre à taper à la machine avec tous nos doigts. J'écoutais mes profs. Ce fut un bon conseil ! Le soir je tapais mes cours à la machine et cela fut utile pour taper les stencils de mon mémoire de DES ... et le Chansonnier de l'escholier pictave.

De ma promo, plusieurs sont devenus profs de fac en sciences éco :
- Bernard Bobe qui est à l'ENSCP
- Jean-Pascal Simonin qui est à l'Université d'Angers
- Moreau, doit être prof à l'Université de Tours, et d'autres dont le nom ne me revient pas.

Sortie de piste à Limoges

"Un appareil de la compagnie Ryanair, un Boeing 737
en provenance de Charleroi, a manqué son atterrissage.
Il est sorti de la piste vers 16h30. Les toboggans
d'évacuation ont été déclenchés et les 175 passagers
et 6 membres d'équipage évacués."
site TF1

vendredi 21 mars 2008

Angoisse sur la route de St-Yrieix à Excideuil

Le nom de ce bourg m'a toujours impressioné.
Je viens de trouver une explication sur la Toile http://vuesdangoisse.canalblog.com

"Une remarque de Jean-Pierre Thuillat

"Comme toujours, l'ignorance de l'étymologie permet tous les fantasmes (cf. aussi Merd, Glandon, etc...). Dans le cas d'Angoisse, il s'agit simplement de l'étroitesse de la vallée de la Loue en contrebas du bourg (du latin angustia = passage étroit, qui a donné engoischa en occitan limousin au Moyen Age. On trouve, cas semblable, Angos dans les Pyrénées-Atlantiques (réf. : Dictionnaire des noms de lieux du Périgord, Fanlac, 1994)."

4ème Festival Européen Latin Grec à Nantes

du 4 au 6 avril 2008

http://www.festival-latin-grec.eu

Il y a un an nous vous avons présenté le dîner.

Les rapports Tricot

Le rapport Tricot qui intéresse les informaticiens (mais seulement eux !!!) est celui de 1975, rapport qui annonçait la loi Informatique Fichiers et Libertés de 1978.
Bernard Tricot fut secrétaire général de l'Elysée (sous De Gaulle).
Je me souviens qu'il nous (Il y avait avec moi, André Vitalis) avait reçu à l'Abbaye de Fontevraud lors de journées qui avaient été organisées, si ma mémoire est bonne, par Françoise Gallouedec-Genuys. François Genuys était directeur à IBM.
Mais il y eu d'autres rapports Tricot :
- celui sur l'affaire Rainbow Warrior
- un sur la bourse

Diderot cette semaine dans la collection du Monde

et ça me rappelle ce merveilleux spectacle "Le neveu de Rameau" aux Estivales du Chalard cet été.

Et l'anniversaire de 68 ... me rappelle cette époque où le film La religieuse avait fait scandale.

Article d'Elisabeth Badinter dans Le Monde de ce jour et de Patrick Samzun

Demain à Talensac, avec le chevreau, le choux nouveau, ... il y aura les Pensées philosophiques, Lettre sur les aveugles, Entretien entre d'Alembert et Diderot, et le Supplément au voyage de Bougainville.

pourquoi Foucault refusait que l'on donne le diplôme à tous les étudiants

Paul Veyne, ami de Michel Foucault :
"En fait, "la révolution", "la société idéale", [...] ce n'était pour lui que balivernes et fariboles. Il m'a dit un jour : "A Vincennes, j'ai vécu dans une bande de demi-fous" [...] les gens ne comprenaient pas pourquoi Foucault refusait que l'on donne le diplôme à tous les étudiants [...]
Le Monde de ce jour

Aujourd'hui, je sais pourquoi ... pour avoir des clients pour Bac + 2, + 3 + 4 + ...et des sous. Et comme les clients ont compris ...

Le mauvais monnaie chasse la bonne ...

Dans l'article ...Nietzche et Foucault ... ("Un enfant de Nietzsche" écrit Roger-Pol Droit

Histoire de l'Université de Nantes et naissance de l'IPO ..

ICI

Concours de plaidoiries

Sébastien m'a parlé de ce concours
http://www.conferencelysias.com

pour des étudiants en première ou deuxième année de droit.
Mercredi, c'était à Nantes

La vie étudiante à Poitiers années 64-68

ICI

Histoire de l'informatique au département informatique de l'IUT de Nantes (les réalisations audio-visuelles)

- J'ai réalisé des montages diapos-son avec l'aide de Jean-Pierre Brétéché : le cas SOVAP, le cas Gestion des carburants (une commande du Centre National de Formation des Personnels Territoriaux, Ecole des cadres d'Angers). Pour le cas SOVAP, j'ai utilisé comme personnal, entre autres, ma femme. Pour le cas Carburants,idem. Nous avons enquêté, entre autres, à la mairie de Caen.
- Au Crédit Agricole à Nantes, j'ai enregistré sur place un cas "Opposition sur cartes contacts".
- Au Québec nous avons tourné en vidéo une étude de cas. Le problème pour l'utilisation en France : les différences de normes.

Puis il y a eu, dans le cadre du projet européen sur la mesure du logiciel :
- La mesure du logiciel (B. Moreau, Cnet, Lannion)

Et surtout les cours de Jean-Raymond Abrial (le public : les étudiants de l'APPC et les techniciens des arsenaux que nous formions)

Abrial J.R.
— Série de 6 cassettes vidéo, Introduction à la méthode B,
Série de 8 cassettes vidéo, Études de cas sur la méthode B,
Série de 5 cassettes vidéo sur Logique et Preuve, avec documents d'accompagnement,

Réalisation IUT de Nantes, Diffusion IUT de Nantes, 1994, 1995, 1997
Ces cassettes peuvent être visionnées à la bibliothèque de l'IUT de Nantes.

Histoire du département informatique de l'IUT de Nantes (les conférences)

Une manière de se former était de créer des conférences sur des sujets qui n'étaient pas traités ailleurs ...

J'avais intitulé la série de conférences :
"Pratique des méthodes et outils logiciels d'aide à la conception de systèmes d'information"
"Putting Into Practive Methods and Tools for Information Systme Design"


La première fut organisée à la Manu toute refaite. Il y avait deux conf en parallèle (avec des séances plénières). Celle de Jayez portait sur le traitement automatique du langage naturel.

Par la suite, je fus seul organisateur. J'ai mis souvent la famille à contribution : il n'y avait pas de courriel, il fallait coller des étiquettes ...
Et je devais assurer le financement. Comme les confs avaient lieu en septembre et que le courrier arrivait à l'IUT (qui était fermé en août), j'étais fort inquiet ...
Mais j'ai toujours couvert les frais. Et j'ai fait venir bien du monde à Nantes.

- Journées de 1987 (2 jours) ont porté sur les méthodes et outils logiciels du marché

- Journées de 1988 (5 jours)
ont porté sur 5 méthdoes et les outils associés : SADT, ACK-BEst, JSD, NIAM, IEW

- 3mes Journées "Pratique des méthodes et outils logiciels d'aide à la conception de systèmes d'information", Nantes, 26-27-28 septembre 1989, ISBN : 2-906 082-07-4
qui ont eu lieu au CCAS
Nous avons eu un exposé de Micahël Jackson (dont je dispose toujours de l'enregistrement vidéo que j'utilise en amphi chaque année : un occasion pour les étudiants présents de se rendre compte qu'ils peuvent suivre un cours en anglais. M. Jackson est très clair et parle un anglais à l'excellent accent)
P. Drix de l'ESEO d'Angers fut l'un des premiers utilisateurs d'Eiffel. Il fit un cours sur la construction du logiciel orienté objet. Une journée a été consacré à JSD.
Guy Laffitte (INSEE Nantes) présenta la méthode de J.R. Abrial (je ne sais si on parlait déjà de B) et de son utilisation pour le recensement général de la population. Un texte de J.R. Abrial, traduit par Guy Laffitte a été publié dans les Actes (Une approche formelle de la construction des logiciels)
D.J. Magee (qui était alors à British Telecom Applied Tech, à Leeds a présenté avec G. Cutts ce qui est devenu LTSA et que nous utilisons dans notre module Spec2.

- 4mes Journées , Nantes 25-26-27 septembre 1990

Il y eu un exposé sur l'application de metoo (un langage de prototypage rapide proche de VDM), un sur le passage de JSD à CSP, un sur MEC et le modèle d'Arnold-Nivat... Exposés inhabituels dans une conf "systèmes d'information"

- 1ère Conférence HOOD (Hierarchical Object Oriented Design) , Actes ISBN : 2-906082-13-9, 25-26 septembre 1991, Musée Dobrée, Nantes. Le livre de Michel Lai "Conception orientée objet, pratique de la méthode HOOD", Dunod, 1991 a en plus été distribué aux participants


- 5th International on "Putting Into Practive Methods and Tools for Information Systme Design", Nantes, September 23-24-25, 1992, ISBN : 2-906082-14-7

A la fac de sciences éco, il y avait Alain Couturier (il fut ensuite en poste en Formation Continue). Alain Couturier était à l'affut de tout nouveau langage, de toute bonne idée. La première fois que j'ai entendu parler de VDM c'est par lui. Je me souviens d'une soirée que nous avions organisée (j'étais secrétaire du CILO, Club Informatique Loire Océan) au restaurant Chanzy (rue Gl Buat) sur la "programmation structurée". Alain était le conférencier. Je me souviens que des participants (des informaticiens d'entreprises) nous ont dit : "On ne pourra jamais faire des programmes sans faire d'ordinogramme !" C'était l'époque où 01 informatique publiait ses "fiches cuisines" : des algos illisibles sous forme de plat de spaghetti. Heureusement que nous n'avons pas écouté les "pros de la prog" ! L'arrivée de l'Apple II (inouï ! il était livré avec la BNF du Pascal) a fait que des lycéens pratiquaient la "programmation structurée" et aujourd'hui qui oserait faire des plats de spaghetti ? (mais il paraît que l'algorithmique c'est out de nos jours)/

jeudi 20 mars 2008

Un ami québécois

Toujours en rassemblant mes souvenirs professionnels, j'ai trouvé sur la Toile des nouvelles de Rolland Hurtubise.
Il m'avait invité à une conférence organisée par son école l'ENAP, école que les Français ont découverte quand Alain Juppé y a pris un poste pendant un an suite à l'histoire que l'on sait.
Je me souviens de son invitation chez lui. La porcelaine était de la porcelaine ... de Limoges (modèle à petites fleurs comme il y avait chez moi à St-Yrieix). Je crois me souvenir que les grand-parents de sa femme avaient été importateurs de cette porcelaine.
Je me souviens d'un repas de conférence où l'on a bu de la "Cuvée des patriotes"
Je me souviens du repas au Consultat de France à Québec. A ma table, du beau monde :
le premier directeur de l'ENA, la conservatrice en chef du Louvre, un ministre ...
Lors de l'organisation de mon premier colloque à Nantes, Rolland Hurtubise m'avait rendu visite.
Page sur Rolland Hurtubise

Je suis revenu au Québec dans le cadre d'échanges avec les CEGEP. Avec Jean-Pierre Brétéché nous avons réalisé des études de cas pour l'enseignement de l'"analyse" en vidéo. Maurice Liscouet a participé aussi à ce projet. Je me souviens du CEGEP de Sainte-Foy.

Je me souviens du CEGEP de l'Amiante. Et de la visite de l'immense mine d'amiante à ciel ouvert. Les visiteurs repartaient avec des morceaux d'amiante. Qu'en est-il aujourd'hui ? Il me semble avoir lu quelque chose sur Sciences et Vie. Il faut que je me renseigne. Tourisme amiante, le site

Un livre

Rédigeant l'histoire de notre département informatique, j'ai retrouvé un de nos anciens chefs de département sur la Toile : Jean Erceau (qui fut le dernier Pdt de l'AFCET).
Qui a publié ce livre

Une interview de Jean Erceau sur le Site de la Grande Loge de France



et sur celui du Grand Orient de France

40 ième anniversaire de Mai 68

Qui a commencé le 22 mars...

Mes pages et mes photos sur ce bloc-notes sont ICI

Les photos sur le site de Presse Océan

Un site sur toutes les manifestations de 2008 sur 68

Des écrits sur mai 68 à Poitiers ?
ICI

Des souvenirs sur le site du Nouvel Obs

mardi 18 mars 2008

Histoire de l'enseignement de l'analyse (analystes-programmeurs) à l'Iut de Nantes

La "méthode De Blanpré"

A l'IUT de Montpellier, nous avions pratiqué "la méthode De Blanpré". De Blanpré était un ingénieur d'IBM France. On y utilisait une "grille d'informations". La démarche était la suivante :
- lister les fichiers de sortie, répartir les rubriques dans les fichiers
- remonter, via les algorithmes (les "règles de gestion" comme on dira avec Merise), aux données (informations) nécessaires en entrée pour sortir les sorties
- regrouper ces rubriques d'entrée dans des fichiers d'entrée. On distinguait les fichiers "événements" des fichiers "permanents"
- et on faisait le chemin inverse, en vérifiant que les accès étaient possibles (via ce qu'on appelera plus tard des "clés d'accès).

La méthode Cantor (d'ICL)

La méthode Cantor comprenait l'étude du système existant et la conception du nouveau système.
- L'étude du système se faisait par une enquête par station. On avait différents niveaux d'abstraction : le plus haut, appelé système, puis les établissements, puis les services, puis les postes de travail. Pour chaque station, on relevait les fichiers en entrée (leur origine, la périodicité d'entrée), les fichiers de sortie (leur périodicité, avec quels fichiers ils étaient créés ou mis à jour, leur destination). Puis, on faisait une matrice d'incidence par périodicité et, appliquant l'algorithme de recherche des niveaux dans un graphe (un ordre), on calculait l'ordre des opérations (les procédures). A noter qu'avec De Blanpré l'enquête était procédurale : on partait d'un événement et on suivait la procédure juqu'à une sortie du système.
Avec Cantor on avait la même démarche au niveau d'une opération. Le même algorithme était utilisé avec les rubriques (telle rubrique est créée, mise à jour avec telle autre, en accédant à telle autre avec telle et telle autre (clés d'accès)).
Avec Cantor, on allait jusqu'à la construction des programmes. Cantor sera suivi de Armin-Parm (un atelier de génie logiciel) et de son générateur de programme. Le problème à l'époque est que ces outils ne fonctionnaient qu'en traitement par lots.
La même démarche s'utilisait pour étudier un système existant que pour concevoir un nouveau système, ou modifier un système.

Nota : J'avais passé mes vacances, avant de prendre mon poste à l'IUT de Nantes, dans une banque de Louisville (Kentucky), ville jumelée avec Montpellier. J'avais pu constater que les informaticiens de la banque ignoraient ce qu'on m'avait enseigné à Montpellier. Ils n'avaient aucun dossier d'analyse. Ils n'avaient que du code non commenté ! Déjà j'avais compris que les USA sont un grand pays où on trouve de tout ... et du pas grand chose. La France, l'Europe étaient bien en avance dans leur pratique. Et tous les USA ne participaient pas au projet Apollo. Pendant ce séjour aux USA, j'ai fait un tour de pas mal d'universités. Aux USA, les profs utilisent les livres. Ainsi, il m'était facile de prendre connaissance du contenu de l'enseignement. Les livres d'informatique empilés dans les librairies des campus (Toutes les universités n'étaient pas le MIT, Stanford, ...) n'étaient pas des modèles à suivre !
Ce qui m'avait frappé sur les campus était le fait que le campus vivait. Les bibliothèques y étaient ouvertes y compris le dimanche. On a mal copié les campus en France ! (on est mauvais en copier-coller !). Au dormitory (cité U), les chambres étaient pour deux étudiants. La recherche du roomate était essentielle. Je me souviens que mon roomate était un étudiant en police thaïlandais (sur les campus on trouvait des tas de disciplines, dont la police). Et j'appréciais quand il allait en cours : un peu d'intimité. Mais parfois il n'y allait pas. Je lui demandais pourquoi ? Réponse : parce que je n'ai pas étudié les pages du livre qui étaient à étudier. Je suis allé suivre des cours (le samedi, la banque était fermée), et j'ai compris : les étudiants posaient des questions sur ce qu'ils avaient lu (on ne payait pas un prof pour faire une dictée !), le prof répondait, donnait exemples, contre-exemples. Des étudiants passaient au tableau sur leur demande (des étudiants ! oui, oui !). Et quand le prof se rendait compte qu'il serait bon qu'il fasse un exposé sous une autre forme que ce qui était dans le livre, il le faisait...
Je comprends l'étonnement d'étudiant américain quand ils ont fréquenté nos amphis !

- Lors de ma première année à l'IUT, je me souviens d'un TP ainsi conçu par mes collègues (il y avait Marc Bensmaine, qui est parti à la fac, puis fut mon voisin de bureau à la fac alors qu'il était directeur du CRI, et aussi François Alliaume) : répartis dans des bureaux de l'ENSM, des collègues jouaient des personnages (un directeur financier, un chef des ventes, etc.). Les étudiants devaient faire l'étude du système existant en allant enquêter dans les services. Ils devaient prendre rendez-vous, gérer leur planning, etc. Ca valait bien la nouvelle pédagogie avec les NTIC et TOC !
- Je me souviens aussi qu'était traité complétement le cas MAIF. Robert Reix l'utilisait dans son livre publié chez Dunod.

- A l'époque, il n'y avait pas de matière appelée "algorithmique". Comme nous implantions par des "chaînes de traitement" par lot, il fallait "trier". J'enseignais alors au sein de "Analyse" (le nom "méthodologie" avait été abandonné. Car au début, nous n'y faisions pas d'étude des méthodes. Nous n'en étions d'ailleurs pas capables.) les algorithmes de tri et leur performances (je viens de jeter mon polycop de l'époque). Puis un collègue qui venait du Québec est arrivé chez nous, Rolland Guihur. Il a rédigé un livre "algorithmes de tri avec programmes en Basic et en Pascal". Les tris sont sortis de l'"analyse".
- La technique des tables de décision était la technique principale qui était enseignée quand je suis arrivé à l'Iut. Je me suis trouvé en stage chez ICL avec un étudiant de l'Iut et il m'avait donné son cours ... Aujourd'hui, je me dis que si seulement cette technique était pratiquée, on comprendrait un peu quelque chose dans les dossiers de stage où souvent la spécification se réduit aux petits bonhommes des "uses cases" de Uml !

- LCP, CORIG
Nous avons rappelé comment LCP est arrivé à l'Iut de Nantes.
Robert Mallet avait rédigé un livre "La méthode informatique, Conception et Réalisation en Informatique de Gestion" chez Hermann, un éditeur prestigieux : il avait publié Bourbaki. Dans ce livre, Robert Mallet présentait ce qu'aujourd'hui on appelerait des "design patterns". La "méthode Corig" au niveau "analyse" consistait à décrire des tâches sous la forme de listes d'actions conditionnées : si condition faire ... Mallet considérait que c'est ce qui était le plus facile à obtenir des gens effectuant le travail. Il utilisait des diagrammes qui sont proches des "modernes" sequence charts. En fait, ces diagrammes, les "organisateurs" les utilisaient depuis pas mal de temps. En France, le SCOM (Service Centrale Organisation et Méthodes) - voir nos pages sur ce bloc-notes sur le SCOM et ses publications dont nous avons photocopié des pages - publiait à l'époque des documents exposant des notations graphiques.
Au niveau programmation, l'ordinogramme type (aujourd'hui on dit "diagramme de flot de contrôle") était linéaire (vs celui de LCP qui était hiérarchique (des boucles composées en séquence soit par inclusion) : une séquence de si condition faire. Pour "optimiser" on pouvait ensuite faire des "rateaux" ou mettre des "ficelles". En LCP, on utilisait des diagrammes de Karnaugh pour simplifier l'algorithme. On se servait de la structure des "fichiers logiques d'entrée" et "des fichiers logiques de sortie". Pierre utilisait Corig plus spécialement pour les programmes de mise à jour.

LCS (Lois de Conception de Système) - voir sur le présent bloc-notes une présentation - proposait de modéliser en terme de clients et de fournisseurs, internes, externes. Par exemple, le Personnel était rattaché aux données fournisseurs internes. On construisait ainsi un arbre (dessiné avec des parenthèses. Déjà à l'époque, ceux qui n'avait fait que tourner les pages des livres, n'avaient retenu de "LCP" et de "LCS" que les parenthèses). Les feuilles étaient appelées des structures. Chaque structure était alors décomposée de manière hiérarchique
en données d'entrées,
elles-même décomposées en données de base,
elles-mêmes décomposées
en données et
en programmes (de mise à jour, d'obtention de résultats),
et en données mouvement.
et en données de sorties
elles-mêmes décomposées en
en résultats de contrôle
en résultats demandés.

Maintenant, si on prend par exemple, le chemin Clients Externes de Produits finis, on va définir ce qui est appelée une base. Et on fait une décomposition. Au premier niveau : Clients, Produits, Données générales.
Au deuxième niveau :
pour clients
données générales
échanges
Commandes
Expéditions
Facturation
Réglements
pour produits
données générales
échanges
commandes
expéditions
Chacune des feuilles était appelée un FLB (Fichier Logique de Base).
Ensuite, on ajoutait aux feuilles les rubriques d'identification. Puis les rubriques d'"application". Le terme était utilisé dans le sens qu'il a en maths ensemblistes en France (une fonction totale -->). C'était du "modèle relationnel" (on aurait pu utiliser le terme "dépendance fonctionnelle" !). La méthode allait ainsi jusqu'à la programmation.

Elle fut appliquée en URSS. Les livres de Warnier furent traduits dans plusieurs langues. Je me souviens avoir discuté avec un informaticien japonais sur une plage d'une île en face d'Hiroshima, informaticien très fier de me montrer en dessinant sur le sable, une petite spécification selon la notation LCS. Je me souviens que je fus membre du jury d'Etat à l'IMA (rattaché à la Catho, à Angers) où les étudiants devaient faire des études de cas en LCS.

- MAS (Modules d'Analyse Structurale)
Avec l'arrivée d'IDS (le SGBD distribué par Bull)qui utilisait un "modèle réseau", nous avons introduit avec Pierre les "diagrammes de Bachman" (Bachman qui eut le prix Turing). Et fait les correspondances entre le vocabulaire de Codd et celui de Bachman. Pierre était et est toujours un grand boxologue. Il sait débusquer les mathématiques élémentaires derrière les flèches et les boîtes. Merci à lui de m'avoir intronisé en boxologie. Il y a du boulot ! avec les gourous, les "évangélistes" des USA, il y a à faire. On est toujours un peu écoeurés de voir nos étudiants envoyés par leurs chefs à Paris (il n'y a bonne boxo qu'à Paris) suivre la dernière boxo à la mode. Bon, certains reconnaissent que c'était du pipeau. On n'a pas complétement échoué ! Un de nos premières publis avec Pierre fut un papier présenté à un colloque ... d'ergonomes (on était en contact avec J.M. Hoc qui est maintenant au CNRS à l'Ircyn à Nantes) : il traitait des graphiques utilisés par les informaticiens.
Chez Bull, il y avait ceux qui faisaient du LCS et ceux qui faisaient des MAS. Aux Vinaigriers, j'ai suivi le cours sur les MAS (lesquelles avaient été utilisées au Crédit Agricole du Morbihan à Vannes). Le cours commençait par une formation au jeu de GO. On utilisait l'algorithme de recherche des niveaux dans un graphe appliqué à une matrice représentant une fonction entre les rubriques. Ainsi on construisait un diagramme de Bachman structuré.
- Le "modèle relationnel de Codd"
Je ne me souviens plus bien de la chronologie.
Je me souviens que l'IRIA organisait des conférences à Rocquencourt. Claude Delobel, prof à Grenoble faisait cours. A l'époque est paru le livre de Ted Codd et le livre de Date. J'ai découvert que ces livres ont été supprimés de notre bibliothèque (considérés que trop vieux. C'est bien connu, en informatique, tout ce qui a plus de 5 ans est périmé !). Bientôt le fin du fin sur les bases de données ce sera PHP, mySql pour les Nuls.
Nous avons immédiatement fait passer dans nos cours ce que nous venions d'apprendre (je ne suis pas sûr que nous avions lu le Programme Pédagogique National !). Nous avons suivi les sorties d'articles qui ont peaufiné les premières définitions de formes normales de Codd qui ne remplissaient pas l'objectif fixé. On a eu la 4ième, puis la 5ième. Beaucoup, ignorant le but de la normalisation, ont dit : dans l'enseignement, il suffit de s'arrêter à la troisième. La 4ième on ne la rencontre presque jamais. Pour montrer que ces propos n'étaient pas fondés, je prenais en amphi des cas réels : une étudiante ayant sur la tablette, le catalogue de Phildar, je me suis lancé dans sa modélisation (et nous avons trouvé les "dépendances multivaluées" partout), une autre fois ce fut le catalogue Yvert et Tellier. Le besoin de la définition de la 5eme forme normale est assez rare. Mais avec l'exemple de l'émission l'Oreille en coin, dimanche matin (où intervenait Maurice Horgues), j'avais un cas où pouvait décomposer si "un invité à l'émission chantait à l'émission toutes les chansons qui étaient chantées à l'émission et qui étaient à son répertoire (de cet invité chanteur)".

Remarque :
J'ai entre les mains un livre de la Collection "Université et technique" chez Dunod. Le titre "Mathématiques de l'informatique" (deux tomes) par Mme J. Boittiaux, maître assistant à l'IUT de Grenoble, et daté de 1970. Ces deux tomes sont excellents et finalement les seuls volumes qui traitaient d'informatique dans la collection !
Le tome 2 commence par un chapitre sur les relations. Les étudiants étaient ainsi prêts à recevoir le "modèle relationnel".

- Le livre de Claude Delobel et Michel Adiba, Bases de données et systèmes relationnels, chez Dunod est paru en 1982. Il utilisait la notation Z de J.R. Abrial, laquelle avait été utilisée aussi dans le livre de Meyer et Baudouin, Méthodes de programmation, Eyrolles.

Grâce aux écrits de J.R. Abrial, nous avons pu dégager l'essentiel : un "schéma relationnel n-aire", "un MCD, Modèle Conceptuel de Données", etc. , tout cela n'est ni plus ni moins qu'un invariant.

- Merise
Nous avions lu les papiers de l'équipe du CET d'Aix en Provence. Un jour, quelqu'un nous a dit "vous ne connaissez pas Merise ?". Je savais ce qu'était un merisier. Ils poussent bien en Limousin. Le Ministère de l'Industrie venait de publier un rapport qui présentait la notation et la méthode Merise et un autre rapport qui présentait une étude de cas. On y retrouvait un schéma relationnel mais sous forme graphique. Etonnant ! quand on faisait des rectangles et des ficelles, c'était "conceptuel". Quand on représentait avec des parenthèses, c'était un "MLD" (Modèle Logique de Données). "Conceptuel", "logique" ! ? pauvres étudiants à qui on commençait à enseigner de la logique ! Comme Chen avait publié son papier sur "le modèle entité relation" (c'était amusant les traductions en français. Pour faire de la même chose deux produits différents, c'est bien connu, il suffit de changer le nom (notre société "virtuelle" est passée maître dans ces techniques d'entubage). Alors on a utilisé "association". ..
Je disais aux étudiants : si vous êtes payés à la page, faites du MCD. Sinon, utilisez la notation de Codd ! et je m'amusais à leur montrer la conceptualisation du logique et la logicisation du conceptuel. Eh con ! aurait dit un de mes collègues toulousain. Je leur disais aussi de faire ce qui suit (mais après avoir évalué les risques) en entreprise :
Si leur interlocuteur Bac + 4 (on n'était pas encore aux grands nombres) leur présentait un MCD, à eux, simples DUT, qu'ils lui disent "Je ne suis pas sûr de bien avoir compris à l'Iut, voici des patates, pouvez vous m'expliquer les cardinalités en mettant des flèches entre les patates." J'ai revu des étudiants dans le train et ils m'ont dit qu'ils avaient pu constater que les "spécialistes" le plus souvent ne savaient pas lire la notation graphique. Quid aujourd'hui avec les "multiplicités" (nouveau nom des "cardinalités" de Merise) d'UML.
En soutenance de stage, combien de fois ai-je vécu la scène suivante :
- "Je suis sûr que votre implantation ne respecte pas votre MCD"
- "Pourquoi ? Parce que vous avez spécifié des ensembles infinis et que vous avez spécifié qu'à toute commande "il y a une facture" alors que par ailleurs vous me dites que vous facturez vos commandes, et que des commandes peuvent ne pas être facturées ...
A ce moment là, l'étudiant se justifiait en disant "j'ai mis un MCD pour mettre quelque chose dans le rapport de stage".
Bertrand Meyer a écrit un article fort plaisant sur UML . Mais, il cède ... à la puissance de la mise en boîte (vous voyez ce que je veux dire ?) !

En Merise, il y avait aussi les MCT (Modèles conceptuels de traitement), des espèces de réseaux de Petri interprétés dont on n'a jamais réussi à donner une sémantique. Les MCT étaient rarement faits.
Les Réseaux de Petri, je me souviens que c'est Yves Simon qui nous en a parlé le premier. Il avait suivi une présentation à une conférence. A l'époque, il n'y avait pas de bibliothèque d'informatique (à moins de "monter" à l'Iria), pas de web. C'est par les conférences qu'on apprenait. Ensuite, on avait les bibliographies. On écrivait aux auteurs, on faisait venir des photocopies...

Je me souviens d'un cours que l'on m'avait demandé de faire à Angers à des profs de maths, certifiés, agrégés. Un peu comme aujourd'hui avec UML, on me demandait de les "former à Merise". Je leur ai présenté la notation avec les rectangles, les certangles, les ficelles, les "cardinalités". Lors de la première pause, deux stagiaires sont venus au tableau et m'ont fait des diagrammes sagittaux comme on en faisait à l'époque en mat sup (maternelle supérieure, grande section) et m'ont demandé : est-ce que vous vouliez dire autre chose. Ma réponse fut : non. Fonction, injective, surjective etc il y avait tout cela dans le Boittiaux ! A partir de cette date quand on m'a demandé de faire une formation en méthode Truc, Machin ou Chouette (la dernière scie à la mode), j'ai prévenu le demandeur que je ne jouerai pas le vendeur de boîtes et de flèches. Merci aux profs de maths.

Je me souviens des publications sur le "modèle entité association" où des auteurs discutaient pour savoir si Date était une entité ou une propriété (ou attribut). Si il fallait faire un rectangle ou un rectangle à coins arrondis...
Des membres d'une société de service m'avaient dit : Merise = Méthode efficace pour ralentir la sortie des études. Un membre du ministère des finances m'avait dit que c'était excellent quand, suite à une question d'un député à l'Assemblée, le ministre demandait une étude sur le paiement de l'IRPP tout en faisant comprendre qu'il ne tenait pas à ce que l'étude sorte.
Je me souviens de sociétés qui mangeaient 80 % du budget d'un projet pour faire quelques rectangles ... et disaient ensuite qu'il ne restait plus qu'à développer le logiciel ... ce qu'avaient à faire les Dut ! A l'époque les parapluies étaient à la mode (et de nos jours ?!) et le pantouflage fréquent avec les nationalisations de 81. Au Royaume-Uni, les britanniques avaient leur Merise à eux. Je ne retrouve plus le nom.

J'ai assisté à la Conférence Entité-Association de New-York. Je ne me souviens plus ce que j'avais pu y raconter. Ce dont je me souviens est que le repas de gala de la conf a eu lieu au restaurant situé en haut d'une des tours jumelles disparues le 11 septembre. A ma table était P. Chen. Un des présents lui a demandé si ça ne vaudrait pas le coup de donner une sémantique formelle à la notation graphique afin d'éviter ces multiples notations, non définies, comme nous venions d'en voir lors des premières sessions. Et P. Chen a fait un geste montrant l'ensemble des participants attablés et à dit : " Et ça disparaîtrait !" . Business, business ... Et ça continue !
P. Chen avait l'ambition de créer des associations des Utilisateurs de "E-R" sur tous les continents. Il m'a proposé de créer l'asso européenne. Je me suis dit : "une occasion pour tenter de déboxologiser". Je me suis appuyé sur l'AFCET (défunte AFCET, son dernier président fut ... un ancien chef du département informatique de notre IUT, Jean Erceau).

Dommage tout cela. Cela n'a pas favorisé le développement de l'ingénierie du logiciel. Imagine-t-on la construction de l'Airbus A80 avec seulement de la boxologie ?

- Jean-Louis Gardies

Avec J.H. Jayez j'ai suivi les cours de Jean-Louis Gardies à la faculté des Lettres (logique et histoire des sciences). C'était en 1976. Les cours étaient suivis par des enseignants de maths, des philosophes, etc. Le livre de J-L Gardies que je considère comme un chef-d'oeuvre, Esquisse d'une grammaire pure, Vrin, 1975, m'a beaucoup appris. Quelle chance d'être tombé sur ce livre et ce prof. J'ai correspondu avec lui lorsque j'ai monté la conférence Pierre Abélard, à l'aube des universités. Je lui avais proposé d'intervenir dans cette conférence. Il était alors en retraite mais continuait à publier des livres. Mais il était malade. J'ai été très touché par sa longue lettre. Dans mes cours, je ne manque pas d'utiliser des extraits du livre cité, en particulier, la partie sur les 4 sens du verbe être.

Avant la logique et l'histoire des sciences (on a étudié 'l'histoire des algorihtmes et des algèbres'), j'avais fait une licence de psycho à Nantes. J'ai été particulièrement intéressé par les cours de psycho-physio car le concept de régulation y était souvent illustré.
Avec J.H. Jayez, j'ai aussi fait le certif de linguistique générale. C'est que j'avais été étonné qu'il n'y ait, à l'époque, dans le programme des IUT rien sur la théorie des langages et sur des éléments de linguistique. J'ai particulièrement apprécié de cours de phonologie.

- NIAM
Un jour Jacques Philippé m'a dit "Est-ce que tu connais la méthode I.A. ?" . Je répondis non. Il me dit que le CMILACO (Crédit Mutuel) l'utilisait à Nantes. Je prenais contact aussi tôt et découvrait qu'il s'agissait de la notation graphique diffusée par Control Data (Bruxelles). Elle avait été utilisée dans un rapport de l'IFIP, sous le nom de NIAM (Nijssen Information Analysis Method). Un schéma NIAM était un invariant comme un schéma Merise. Une grande différence était que l'accent était mis sur les relations binaires avec leur ensemble de départ, leur domaine, leur ensemble d'arrivée, leur co-domaine. Que l'on s'obligeait, pour toute relation, à fournir l'expression en langue naturelle (pseudo naturelle) sous la forme sujet verbe complément, pour la relation et pour son inverse. Que l'on faisait la distinction entre concepts (on disait "objets non lexicaux types") et entre "objects lexicaux types", entre les mots et les choses. Au lieu des 1-1, 0-1, 1-n de Merise, on n'avait que deux symboles : \/ (pour tous, le quantificateur universel !) et ____ pour "unicité" (fonction). Et on pouvait exprimer très clairement graphiquement que tel domaine était inclus dans tel autre, ou disjoint de tel autre ou égal à tel autre, idem pour les codomaines, idem pour les relations. On avait même le sous-typage. Quand on passait au schéma relationnel n-aire on disait tout simplement qu'on faisait un schéma regroupé. On regroupait en effet toutes les fonctions totales ayant même partie gauche dans un même schéma relationnel, etc.
Niam ne pouvait que me conduire à Z puis à B ! Et quand on commence à faire du propre , on répugne à la saleté !

J'ai demandé une "délégation" au CMILACO. Son directeur était Monsieur Luksenberg. Contrairement à la plupart des chefs de service informatique de la région qui étaient des ingénieurs ENSM (le seul établissement d'enseignement supérieur à Nantes, hors médecine, avant la re-création de l'université après 68), il avait suivi une formation universitaire en informatique. Le CMILACO fut sans doute le premier service informatique de la région à utiliser le satellite. Il était équipé de Control Data.
Au CMILACO, toute la banque avait été modélisée avec NIAM. La modélisation était utilisée par les analystes programmeurs et chefs de projet. Ce fut très motivant pour l'enseignant que j'étais.
Je me suis lancé dans l'écriture d'un cours qui est devenu un livre publié chez Eyrolles : Le modèle relationnel binaire, Méthode I.A. (NIAM) en 1988. Je ne disposais alors que de quelques documents internes à Control Data. Le problème est que les textes étaient peu formels et donc ambigüs. Ce n'est qu'après la publication de mon livre préfacé par P. Jeulin et P. Sauge, auteurs de la méthode MAIA à la BNP, de la direction Intelligence Artificielle et Génie logiciel de Rank Xerox France (où allait être développé un méta-langage, Graphtalk. Le MDA était déjà inventé !), que Nijssen publiait son livre.
A l'époque j'ai eu des relations avec M. Clouet au CMILACO, Sylvie Leprêtre à C.D. puis à Infigénie, M. Conroy, M. Walfard (C.D. France), P. Thompson (C.D. Usa), Falkenberg et Brinkemper de l'Université de Nimègue.et J'ai participé à des réunions d'équipes de C.D. J'en ai gardé un excellent souvenir. Nous disposions du logiciel PC-IAST développé par C-D France. Lors de mon jury d'HDR, Nijssen fut invité à faire un exposé au CMILACO. Je me souviens qu'il demandait systématiquement à ses auditeurs de reformuler ce qu'il venait de dire. Et ça marchait.

- JSD (Jackson Software Development)

Pour la deuxième conférence de génie logiciel que j'ai organisé (CCO, Tour de Bretagne) j'ai invité Michaël Jackson (il y eut aussi un exposé d'un collaborateur de Bertrand Meyer qui avait pour titre, le titre du premier chapitre du livre qu'allait sortir B. Meyer sur l'objet). L'annonce de la venue de M. Jackson à Nantes m'avait fait recevoir des appels téléphoniques cocasses. Je m'étais intéressé à l'approche de Jackson, entre autres, parce que la société TNI de Brest utilisait JSD pour ses développements en Smalltalk (je crois me souvenir que c'est elle qui nous a installé une première version de Smalltalk sur une station de travail). Jackson France fut d'ailleurs créé à Brest. Son directeur était M. Parot. Et de plus, mes collègues de NEWI (Pays de Galles) avaient rédigé un livre sur la méthode Jackson. Je me souviens que lors de leur venue à Nantes, ils ont accepté "en direct" devant un de mes groupes de TD, de traiter ... un sujet de BTS. Dans le sujet, il n'y avait aucune réponse aux questions que la méthode de Jackson amenait à poser. Excellent ! J'espère que les étudiants ont profité de l'expérience.
Jackson, qui fut élève de T. Hoare à Oxford, a repris les concepts de processus séquentiels communicants. Il représente le comportement d'un processus sous forme d'un arbre dit "arbre Jackson" (en fait une expression régulière). Il insiste sur le fait qu'il n'y a des objets que parce qu'il y a du parallélisme. Son entité marsupiale est une excellente image pédagogique. Jackson a choisi des communications asynchrones entre processus (par "flot de données") car il voulait aller facilement vers l'implantation. Une base de données était vue comme un ensemble de vecteurs d'états de processus. Pour l'implantation, Jackson utilisait la technique d'inversion de processus, le back-tracking. On allait de la spéc à l'implantation. J'ai utilisé la méthode JSD et la modélisation relationnel en même temps. Ce fut la "méthode MOON" Méthode Orientée Objets Normalisées (c'était au temps de la secte Moon !). Je collaborais alors avec des collègues de BTS qui déposèrent la marque MOON. Pas un brevet européen : la loi sur le brevet européen ne permet pas de déposer des brevets sur des méthodes ! Mes idées furent publiés dans mon livre Introduction à la spécification, publiée chez Masson, avec préface de Hervé Gallaire et une présentation de Michael Jackson.
Un peu à la même époque, je suivais une semaine de cours donné par un collègue britannique dans le cadre d'un projet européen. Je découvrais avec Jean-François, le langage Occam.
Avant ou après (?) j'allais avec un groupe d'étudiants de Nantes suivre un cours à l'université de Teesside sur CCS de R. Milner. Puis le Cnam de Nantes me permettait de participer à un projet européen (projet Papillon) sur l'enseignement du parallélisme.
Les gens "des systèmes d'information" ne sortaient pas des MCD. CCS, CSP, Jackson, etc, était "out". Alors j'ai considéré que je faisais du "génie logiciel".

- Lors d'un de mes colloques, j'ai eu la présentation de deux britanniques Magee et Kramer. Nous avions trouvé excellent leur logiciel ... Je les ai retrouvés des années plus tard avec leur livre et le logiciel LTSA (que tout le monde peut installer en une minute sur son ordinateur) et le langage FSP. Je m'en sers dans mon module Spec2. FSP est proche de CCS.

- Le GRAFCET

Nous avions la chance d'avoir au 3 rue Ml Joffre, un département Génie Mécanique. J'avais pu voir leurs projets avec les entreprises : des robots qui montaient les escaliers, etc. Ils utilisaient systématiquement le GRAFCET, le logiciel exécutable étant généré à partir de la spécification du contrôle en GRAFCET. Au département informatique, le changement de population étudiante (les micros et consoles de jeux étaient passées par là. Nous avions de moins en moins de filles...), faisait que lors des projets (de moins en moins avec des entreprises), les étudiants ne faisaient pas d'analyse, de spécs (et "in fine", ne livraient le plus souvent que des "IHM" avec rien derrière. Mais ça faisait de "beaux PP" (Power Point). Impossible de reprendre un dossier l'année suivante. Je me suis dit : "je vais leur faire honte" et les amener au labo d'auto de GMP. Lors du premier TD, il y avait une des manips qui consistait à faire remplir des caisses des bouteilles de Muscadet. Un étudiant quand il a fallu exécuter le programme, à pris un balai, en a détaché le manche pour s'en servir pour appuyer sur la touche exec. Il n'avait pas confiance en sa specification ! Notre problème en "informatique de gestion" est que pourvu que quelque chose sorte sur l'écran, "ça marche" !
Pendant plusieurs années, je demandais aux étudiants ayant étudié le GRAFCET en terminal, de faire le cours à ma place dans l'amphi. Je leur fournissais mon matériel. C'était une excellente expérience pour eux. Depuis quelques années, aucun ne veut faire cela. Le monde change !
Aujourd'hui je fais transformer les GRAFCET en spécifications en FSP. Et ce qui est intéressant c'est que les étudiants voient ainsi deux langages : un langage asychrone et un langage synchone. Certes ce n'est pas du haut niveau. Je considère que les bases doivent être étudiées au début des études. Je n'ose écrire ici ce que je lis ou ce que me disent des Bacs + 5 !




(à suivre)

Laboratoire Européen d'Anticipation Publique

http://www.europe2020.org/
Un site a lire. Ses informations donnent de plus en plus la chair de poule (la chaire de poule, ... ou l'enseignement nouvelle génération !).

Mais nos politiques, eux, ne sont pas des poules mouillées comme nous !

Je me souviens d'une émission sur Arte qui a présenté un film de la BBC nous montrant qui, quand ont été levées les barrières mises en place pour éviter les bombes, bulles, etc. du "système" (la faute à personne !) financier international. Cette émission nous avait prévenu.

"Attaque sur l’Iran à l’été 2008 : l’effondrement du Dollar augmente la probabilité à 70%

L’effondrement de la devise américaine par rapport aux autres devises majeures et vis-à-vis du pétrole et de l’or en particulier, est porteur d’un risque accru d’attaque des installations nucléaires iraniennes d’ici l’été 2008, par Israël et les Etats-Unis. Pour LEAP/E2020 la probabilité d’une telle attaque d’ici l’élection américaine de Novembre 2008 est actuellement évaluée à 70%, comme expliqué dans ce numéro 23 du GEAB…"


Les USA se mettent à nationaliser ! Ils vont devenir communistes !

"Si la Fed continue à agir comme elle le fait actuellement, sa prochaine « grande action » risque d’être tout simplement la nationalisation d’une partie du système bancaire des Etats-Unis puisqu’elle a entrepris de prendre à son compte les bilans dégradés d’un nombre croissant d’établissements financiers du pays ..."

Combien de banquiers en prison préventive aux USA ?

comme notre génial Kerviel ?

Si nous n'avions notre loi Informatique, Fichiers et Libertés, on aurait trouvé quoi pour l'inculper ?
N'est-ce pas de la préventive abusive ?

"80% des enfants qui n'apprennent pas à lire au CP , n'apprennent jamais à lire"

cité par Luc Ferry, à l'instant, sur France Culture.

France Culture, combien d'étudiants écoutent cette radio ? Chut, ce qu'on ignore n'existe pas.

Luc Ferry a dû répéter le mot "mensonge" une vingtaine de fois, au moins, ce matin.

Et le "passé antérieur du verbe avoir" ? qui peut nous le donner ?

"Anerie", "absurdité", "stupide", "bête", ... Oh ! un alphabet tabou.

Il est en forme Luc ce matin.

Il a raison, c'est une absurdité que de vouloir que les élèves sachent le passé antérieur du verbe avoir*, alors qu'on a des bacheliers qui ne savent pas écrire "logiciel", "professeur", "institut", qui ne font pas la différence entre participe passé et infinitif, etc...
Donnons-nous des niveaux mini de langue, etc.

Mais, donnons toujours le meilleur aux étudiants. Refusons la démago, refusons le discours post-électoral : "Nous avons gagné" ...

Arrêtons d'utiliser ce débile indicateur qu'on appelle "la moyenne". Il faut que la moyenne des notes soit égale au moins à la moyenne (i.e. "dix" sur 20). La courbe en cloche (de plus en plus une drôle de cloche) fait une société qui cloche, avec beaucoup de cloches...

* j'eus eu, tu eus eu, il eut eu, nous eûmes eu, vous eûtes eu, ils eurent eu

"Americans Lose Their Thirst for Knowledge"

Un papier dans The New York Times, Le Monde du 23 février 08.

Nos conseillers, journalistes, responsables non coupables, décideurs, politiques, clercs démissionnaires, lisent-ils ? ne savent-ils pas lire l'anglais ?, nous cachent-ils tout ? Veulent-ils tous faire une carrière politique ? etc etc.

Extraits :

- "a general hostility to knowledge"
- "intellectuals have been mocked and dismissed throught American history"
- "But now, something different is happening: anti-intellectualism (the attitude that "too much learning can be a dangerous thing") and anti-rationalism ("the idea that there is no such things as evidence or fact, just opinion") have fused in a particularly insidious way."
- "Not only are citizens ignorant about essential scientific, civic and cultural knowledge, but they also don't think it matters".
- "Although people are going to school more and more years, there's no evidence that they know more."


Copions, collons, qu'un sang impur ...

Sur ce bloc-notes vous trouverez les statistiques de fréquentation de notre bibliothèque par nos étudiants, les résultats d'un test où nous leur demandions qui vote les lois en France ... Pendant ce temps, beaucoup (trop ?) rigolent en regardant YouTube où une adorable blonde platine américaine des USA montre qu'elle ne sait pas ce qu'est la Hongrie. Bien sûr, tous les étudiants ne pensent pas que "les lois sont votées par le Président de la République" comme tous les Américains n'ignorent pas que la Hongrie est un pays.

lundi 17 mars 2008

Histoire de l'informatique au département informatique de l'IUT de Nantes (suite)

Les secrétaires :

Il y a eu
- Mme Germain, 1971-72
- Marie-Christine Billerot,
- Christine Terraza,
- Maurice Galmard,
- Danièle Jouani, 1986-1992
- Michèle Berteaux,
- Christelle Mespoulet,
- Myriam Le Coz,
- Anne Poirier, 2008
- Noëlle Duboc, 2008

Les algoristes

Le site des algoristes

L'association Les algoristes

Elle a pour objet la coopération entre "algoristes", c'est à dire artistes utilisant pour leur art des algorithmes développés par eux-mêmes, en matière de conception, de création, de communication et de présentation des oeuvres au public. Sa création a été inspirée par le groupe américain Algorists.

dimanche 16 mars 2008

Anna et Jules

" Anna se promenait avec son cousin Jules
Qui lui pinça le bas du dos.
Et je n'ai pas trouvé cela si ridicule :
Pince Anna in corpore, salaud !"

Alphonse Allais, Par les bois du Djinn, Parle et bois du gin, Poésies complètes, nrf, page 244

L'usage du monde (Nicolas Bouvier)

Dessins de Thierry Vernet, Petite Bibliothèque Payot

Ma lecture pour les jours à venir.

Quelques dates de la logique formelle

  • L'analyse mathématique de la logique, G. Boole, 1847
  • Les fondements de l'arithmétique, G. Frege, 1884
  • La lettre de B. Russell à G. Frege (le paradoxe de Russell) , 1902
  • Principia Mathematica, B. Russell, A.N. Whitehead,
  • Discours de Bologne de D. Hilbert, 1928
  • Thèse de Jacques Herbrand, 1926
  • "Sur les propositions formellement indécidables des Principia Mathematica et des systèmes apparentés", K. Gödel, 1931
  • "Finite combinatory processes—formulation 1" (The Undecidable), E. Post, 1936
  • "Un problème insoluble de la théorie des nombres élémentaires", A. Church, S. Kleene, J.B. Rosser, 1936
  • "Sur les nombres calculables, avec une application à l'Entscheidungsproblem", A. Turing, 1937

"Les études, le meilleur moyen pour ne pas rentrer dans la vie active"

Jean d'Ormesson

samedi 15 mars 2008

Mon histoire de l'informatique au département informatique l'IUT de Nantes

" J'ai la mémoir' qui flanche, Je ne me souviens plus très bien", Jeanne Moreau

- Je suis arrivé à Nantes à Pâques 1970. Pour faire un stage chez ICL. Où j'ai appris avec Monsieur Richard, qui l'enseignait à l'Iut, la méthode Cantor (qui allait de l'étude du système existant jusqu'à la programmation ... et qui ensuite avec ARMIN-PARM allait jusqu'à la génération de programes).

- L'IUT de Nantes avait alors 3 ans (il fut créé en 1967 avec deux départements : Génie Electrique et Génie Mécanique). Le département informatique avait 2 ans (il fut créé en 1968). Y étaient enseignants : Michel Cailler (prof de physique du métal), Ganachaud (fut professeur de physique ensuite à l'ENSM) qui faisait calcul numérique (cunu) et Fortran, enseignement que fit aussi Jacques Philippé qui partira ensuite à l'Ireste, devenue Polytech'Nantes. J.H. Jayez qui faisait comptabilité, assembleur, système, Y. Simon qui faisait économie et gestion, Abdalah (qui créa ensuite une entreprise au sein de l'ECN), F. Alliaume, M. Bensmaine qui enseignaient Cobol. Je ne sais plus si Yann Tanguy (qui devint président de l'U de Nantes. Le département informatique aura donné deux présidents à l'Universtié de Nantes) y enseignait déjà les "tec de co". Richard d'Icl enseignait la méthode Cantor. Parmi les enseignants permanents aucun n'avait suivi des études d'informatique au cours de sa scolarité (Briand et moi-même venions de la formation d'enseignants 'en analyse' de Montpellier, à l'IUT). C'est avec l'arrivée de Maurice Liscouët (qui avait fait des études d'informatique à la fac à Rennes, puis travaillé en compilation à la CII) que nous avons sans doute eu le premier.

- La rentrée 71 s'est faite au département informatique dirigé par Michel Cailler (il sera ensuite prof à l'ENSM, puis à l'ISITEM tout en étant le directeur du centre associé du CNAM à Nantes), prof de physique.

- J'ai été recruté en même temps qu'Henri Briand (qui venait comme moi de Montpellier) et que Pierre Levasseur.

- De Montpellier ? L'affaire mérite d'être racontée. Comme il n'y avait pas de formation à ce qu'on appelait "l'analyse" (on formait des "analystes programmeurs"), cas rare, le ministère a monté une formation d'enseignants du supérieur pour cela. Il y eu une formation à l'IUT de Montpellier, dirigée par Robert Reix, destinée aux matheux et aux économistes, et une formation à l'IUT de Toulouse pour les informaticiens, dirigée par Jacques Luguet. R. Reix publia son cours chez Dunod. A l'époque les livres d'informatique étaient très rares.
A Montpellier, nous n'avions pas eu de cours d'algorithmique, pas de méthode de programmation. Si ce n'est quelques pages dans le livre de Reix mais pas d'application.
Le cours de Cobol avait consisté en l'exposé des différentes commandes. Pour l'assembleur cela avait été pareil.

- A Montpellier tout le monde voulait rester dans le midi. On nous proposait des postes à Paris (au CNAM). Mais vu notre paye, personne n'était partant. Le département informatique de Lannion a envoyé un émissaire pour nous attirer. Il nous a dit qu'à Lannion nous pouvions disposer de l'avion du CNET gratis pour Paris. Prudent, j'ai dit que je ne voulais pas dépasser la Loire (c'était mon invariant !) et j'ai finalement eu un poste à Nantes (j'en avais aussi obtenu un à Limoges mais en GEA). C'était "scientifique" ! si on relie Montpellier à Poitiers, la droite passe par ma ville de naissance et par Nantes. Mais la rue Ml Joffre est au nord de la Loire. Rien n'est parfait !

- Lors de mon stage chez ICL, j'étais allé quelques jours à Rennes pour une formation du personnel de la Caisse d'Epargne (la Caisse d'Epargne, à Nantes, était elle aussi équipée d'ICL) à Cantor. J'y étais quand Rennes a été champion de France de foot ou a gagné la coupe (je ne sais plus). Proche de la C.E., il y avait l'agence Bull. Je suis allé y demander si Bull avait des cours de programmation. Et c'est ainsi ... que je suis entré en contact avec J.D. Warnier, que j'ai acheté ses livres aux Editions d'organisation. Je me souviens de la réaction d 'un collègue de l'IUT quand j'ai voulu qu'on enseigne enfin comment construire un programme (j' "étais mal" lors de mes premiers TD de Cobol !) : bof, c'est de la théorie des ensembles !
Heureusement, Pierre a apprécié. Il m'avait aidé à y voir clair dans la méthode Cantor. Cantor déjà ... je ne pouvais qu'apprécier les travaux de J.R. Abrial, Z puis B (nous avons été le premier établissement d'enseignement a avoir la licence de l'Atelier B). J'ai reçu un très bon accueil de l'équipe de la rue des Vinaigriers (centre de formation de Bull, à Paris). L'équipe est venue gratuitement nous faire une semaine de formation dans nos locaux à Nantes (alors que nous étions équipés d'IBM !). C'était l'esprit soixante-huitard. Différent de celui d'IBM. Ainsi LCP a été enseigné à l'IUT. Pierre a aussi enseigné Corig pour les mises-à-jour. Sur Corig, voir notre nécrologie de Robert Mallet.

- L'IUT (sauf le département GEA qui était logé dans des préfas là où aujourd'hui se trouve l'IMN, sur le campus sciences, sur son histoire lire . A côté de ces prépas, il y en avait d'autres qui servaient aux TP de psycho-physio. Je me souviens y avoir suivi des TP le soir après 19 heures quand j'ai fait psycho) était logé au 3 rue Ml Joffre par l'ENSM. C'est que les IUT avaient été refusés par la fac de sciences. Tous les chefs de département et bien des enseignants étaient issus de l'ENSM.
- Nos bureaux étaient dans le bâtiment de direction (là où se trouve le département Gea aujourd'hui) . Je me souviens du vestibule de la Salle des Actes, avec ses toges et mortiers. L'ordinateur IBM se trouvait dans la salle qui est aujourd'hui celle de réunion de GEA. Avec sa table traçante, son lecteur de cartes, ... cet ordinateur fonctionnait tout le temps. Par exemple, un ingénieur de la Nantaise de Fonderie venait y exécuter des calculs d'hélices.
- Je venais de l'IUT de Montpellier, lequel rue du Cardinal de Cabrières (près de la fac de médecine et de la cathédrale) était loin de la fac des sciences qui était hors la ville. A l'ENSM j'étais dans un lieu où il y avait toujours de l'activité, même pendant les "vacances", même pendant la nuit (des chercheurs couchaient sur place pendant des manips). Le milieu où l'on est plongé est important pour notre propre comportement.
- Quelques collègues étaient logés "au pigeonnier". Certainement que le pigeonnier ne respectait pas les normes de sécurité. On y accédait par une espèce d'échelle de meunier. Et en juin, juillet il y faisait fort chaud.

- Nous avons porté, de Montpellier à Nantes, les "classes de neige". La première eut lieu au VVF de Gourette. Michel Cailler avait exigé que tous les enseignants s'y déplacent. Il y avait cours le matin avant les cours de ski, le soir après le ski. Le soir, après le dîner, il y avait projet. Nous avons envoyé à Nantes les bordereaux de saisie. Au retour, les listings de compil attendaient.
D'autres départements ont eux aussi eu leur classe de neige. Après Gourette il y a eu Font-Romeu, Puigmal, Laguiole. Il y eu aussi une "classe de voile" à Lacaneau.

- Les premières thèses de 3e cycle d'informatique ont été faites sur le thème de l'EAO appliqué à l'enseignement de la comptabilité. Je me souviens du bruit que faisaient les imprimantes (machines à écrire électriques à boule) dans la salle de td. Marc Bensmaine, François Alliaume, Jacques-Henri Jayez ont été les 3 premiers docteurs.
- Le professeur d'informatique de l'ENSM était le prof. Brillouet. Le premier labo d'informatique de Nantes est né dans nos locaux. Il s'appelait LIANA (Laboratoire d'Informatique et d'Analyse Numérique Appliquée). Plus tard, quand l'ENSM quittera le 3 rue Ml Joffre, il deviendra le LIANA ... Laboratoire d'Informatique Appliquée de Nantes. On savait déjà pratiquer la réutilisation !
- Pendant longtemps c'est à la bibliothèque de l'IUT que se trouvaient, à Nantes, les livres fondamentaux de l'informatique (dans les armoires du LIANA).
- Pour faire un DEA, il fallait s'inscrire à Toulouse, ou à Nancy...
- L'IBM 360 occupait les salles E2.. La climatisation avait sa place.
- La saisie des programmes était faite par une employée affectée à cette tâche. Une compilation par jour ! Et si c'était le cas de nos jours ?
- Avec Michel Cailler, le département informatique a été le premier de France à instituer des projets avec les entreprises. Je me souviens avoir publié un article sur notre expérience aux Forges de Basse-Indre (mon interlocuteur était Jacques Dupuis ... qui avait été étudiant avec Richard à Toulouse). Je me souviens aussi du projet "programmation des travaux en multi-programmation" pour le CIO, avec M. Robin comme correspondant. M. Robin ayant subi une opération chirurgicale, je me souviens qu'avec les étudiants nous étions allé travailler chez lui). A noter, comme c'est souvent le cas, que lorsque les projets sont rentrés officiellement dans le programme officiel des départements informatiques, ils sont devenus rabougris et bien loin des entreprises ! Je me souviens de nuits passées avec mon groupe d'étudiants dans le service informatique de la mairie (il y a prescription aujourd'hui et le chef de service Monsieur Marideau est décédé). C'était l'époque où il n'y avait pas plusieurs machines (machine d'exploitation et machine pour faire les études).
- Nous avons donné pas mal de cours aux fonctionnaires de la région (Préfecture, Conseil général).
- Le CILO (Club Informatique Loire Océan) dont je fus secrétaire m'a permis d'avoir pas mal de relations avec les informaticiens d'entreprises et d'administrations. J'ai publié "Les cahiers du CILO" et organisé des conférences. Nous avons ainsi fait venir Bouhot et son micro-ordinateur en kit : l'Alcyane (fabriqué par la société Jazz, connue pour ses réveils. Elle fabriqua aussi pour Tandy), organisé une série de conférences sur les bases de données, sur la programmation structurée, Jacques Fauvet, ancien directeur du Monde et président de la CNIL (Fauvet venait passer ses week-ends à La Baule), etc. http://www.education.gouv.fr/pid154/historique-des-ministres.html?page=0&person=58de Nous avons reçu la "caravane informatique" de 01-Informatique. Les conférences ont eu lieu au Centre Neptune, qui venait d'être construit (il est en cours de démolition aujourd'hui)
- Nous avons vécu la grande époque de la formation continue. Il y eu toutes les initiations à l'informatique. Nous avons utilisé les premiers micro-ordinateurs. Jacques Philippé y a consacré beaucoup de temps. Jean-François venait avec ses trois copies systématiques de fichiers (les disquettes 5, 5 pouces n'étaient pas fiables).
- J'ai fait des formations sur mesure dans des entreprises : Saupiquet, Banque populaire, Grandjouan ... et j'ai même fait de la formation continue dans mon petit appartement : il était très difficile d'avoir une salle à l'IUT quand on cohabitait avec l'ENSM !
- Avec le Plan Calcul, avaient été créés l'IRIA et le CEPIA (dans les locaux du SHAPE (Grand Quartier général des puissances alliées en Europe, créé par Einsenhower , Otan), domaine de Voluceau à Rocquencourt, à côté de Versailles). J'ai fait pendant plusieurs années, deux fois une semaine de cours de spécification, en automne et au printemps.

- Sous le ministère d'Alice Saunier-Seité, ce devait être donc en 76 ou en 78, le département informatique s'est distingué en France en faisant une grève des heures complémentaires. Il était habituel de rouspéter contre ces heures ... mais beaucoup de ceux qui étaient en poste faisaient plutôt la course aux heures complémentaires (et aujourd'hui ?). Comme des postes avaient été supprimés dans notre département (des collègues partirent à l'ENSM, à la fac), notre équipe décida la grève. Nous ne fumes pas suivis par les autres départements de Nantes et de France ! Nos étudiants ont fait des manifs en ville, tendu un calicot en travers la rue Ml Joffre. Et un jour, le Monde a publié un entrefilet en dernière page d'un de ses numéros. L'affaire devenait nationale. L'ordre de réquisition pointa son nez. La grève dût se terminer. C'est Alice qui avait dit "les IUT, c'est du maternage prolongé". Que dirait-elle aujourd'hui ?

- Suite au déménagement de l'ENSM sur les bords de l'Erdre, le centre de calcul a quitté le 3 rue Ml Joffre. Alors nous avons vécu 1) le transport des cartes perforées sur la mobylette du vaguemestre , puis l'IUT a acheté une fourgonnette 2) puis le télé-batch processing.
- Il y eu les appareils de saisie sur disquettes (je crois me souvenir que c'était des 8 pouces) qui ont remplacé la perforatrice de cartes. Il devait y en avoir trois ou quatre. Les étudiants ont pu alors faire eux-même la saisie (pour les corrections). Il y eu même des td pour apprendre ! La saisie de masse était faite par une personne spécialisée.
- Enfin, nous avons eu notre propre ordinateur. Il y eu l'IRIS de la CII.
- Suite au projet qui aurait consisté à avoir à l'IUT un centre de calcul ICL qui aurait aussi servi au département informatique de l'IUT, le département informatique a déménagé dans la partie de l'ex ENSM qui était celle où se trouvait le labo de RDM (la reudeumeu disaient les étudiants) (Résistance de matériaux) car me l'a rappelé Maurice, il y avait une porte de secours qui aurait pu être utilisée pour l'accès à du personnel extérieur à tout moment. Nous y sommes toujours.

- Pendant plusieurs années, j'ai fait des cours à l'aumonerie militaire, chez les soeurs de la sagesse, au restaurant Chanzy, à la Cité universitaire Chanzy. Il n'y avait pas assez de place dans les locaux de l'ENSM.

- Le département informatique a toujours eu des étudiants en CPST (Promotion Supérieure du Travail). Cours de 18h à 20 h et le samedi matin. Dans les années 70, nous avions aussi des enseignements le samedi matin en formation initiale.

- Le Centre Associé du CNAM de Nantes a été créé à l'IUT par Michel Cailler en 1986. Son secrétariat (Mme Bonnin) était 3 rue Ml Joffre. Puis il occupa les locaux de l'ex hôpital militaire (maintenant CREPS), puis un immeuble, puis ses locaux du Bvd Guy Mollet.
Je me souviens des cours que j'avais le samedi après-midi dans les locaux de la formation continue à la fac des Lettres...dans le cadre de l'Intec. Pendant quelques années, les enseignants du département informatique de l'IUT sont beaucoup intervenus au CNAM. Je me souviens des mémoires de probatoire. Et de quelques mémoires d'ingénieurs.

- Le département a eu une "Année Spéciale", appelée ensuite "APPC" (Année Post Premier Cycle). Nous y avons reçu pas mal d'étudiants venant du Deug biologie. Nous avons même eu une docteur en biologie comme étudiante. J'ai beaucoup apprécié les premières promotions. Je demandais aux étudiants de faire les cours à ma place. Je leur fournissais mon matériel (notes, transparents). J'étais à leur disposition pour la préparation. J'étais aussi leur meilleur étudiant. Je posais pas mal de questions. Ainsi j'étais sûr qu'au moins chaque étudiant connaîtrait un morceau du cours. Il m'est arrivé de suivre un exposé, lors de la conférence Génie logiciel de Toulouse, fait par une étudiante qui était sortie de l'IUT il y avait 2 mois. J'ai eu droit aux félicitations de son employeur. C'était il y a bien longtemps ...
J'ai pu créer de nouveaux enseignements en APPC car j'étais le seul à intervenir dans ma matière. Ainsi j'ai introduit l'enseignement des méthodes formelles Z, puis B, les algèbres de processus. Ce qui a été ensuite enseignés à toute la promotion et ... dans d'autres établissements nantais de Bac + 2.

- Il y eu l'époque où les IUT pouvaient profiter d'Erasmus. Les textes maintenant nous mettent en position défavorable. J'ai beaucoup apprécié de faire des cours à des collègues et étudiants venant de plusieurs pays ... et aussi d'aller suivre des cours de collègues en Grande-Bretagne, au Portugal, en Grèce. Joseph Barsics (Seraing, Belgique) était l'animateur du groupe.
Je me souviens du cours sur Niam et Z fait à Nantes, et des étudiants belges qui avaient achetés des fûts de bière car ils trouvaient que les bars à Nantes fermaient trop tôt. Les Espagnols, eux, semblaient ne pas se coucher. Le groupe des Anglais n'était en fait composé que ... d'un seul Anglais, le prof, les autres étaient des étudiants français, espagnols, etc. étudiants au Royaume-Uni . Il y a eu aussi des projets européens liés à l'enseignement (co-financés par la Région des Pays de la Loire) comme celui que j'ai mené sur l'enseignement de la mesure du logiciel.

- Il y eu l'époque (terminé il y a trois ou quatre ans) où mes étudiants allaient faire des tp d'automatisme au labo d'automatique.

- Un jour deux collègues britanniques (University of Teesside à Middlesbrough, Middlesbrough a gardé son pont suspendu, alors que Nantes l'a perdu) sont venus nous visiter. Ils étaient francophiles et l'un était francophone. Dans leur département informatique, le corps enseignant avait décidé d'utiliser Z comme lingua franca. Ils savaient que Z, qui avait été porté à Oxford chez T. Hoare par J.R. Abrial, était né en France. Ils pensaient qu'avec Z ils auraient la clé pour des relations fructueuses avec des collègues informaticiens français. Heureusement, ils sont passés par Nantes. Depuis, nous échangeons. Ils ont publié dans toutes les conférences sur Z puis sur B. Ils ont été membres de jury de thèse à Nantes, nous avons été membres de viva voce chez eux. Certains de nos étudiants ont poursuivi leurs études chez eux.

- Et j'allais oublier les livres publiés. C'est J.H. Jayez qui publia le premier : Compréhension automatique du langage naturel, le cas du groupe nominal en français, Paris, Masson, en 1985. C'était le travail de sa thèse. En ce qui me concerne, ils étaient le résultat de bien de versions de polycopiés. Il fut une époque où je pouvais y remercier nommément des étudiants. Le dernier livre a été publié ... en anglais. Nous n'avons plus assez de lecteurs en France pour maintenir une édition scientifique et technique. Dommage.

- Il y eu aussi les conférences que j'ai monté à Nantes. La première eut lieu à la Manu toute neuve. Il y en eu ensuite au CCO (Tour de Bretagne), au CCASS, au musée Dobrée, à l'IRIN. Le thème était le génie logiciel. Putting into practice methods and tools for information system design, tel était le titre de la série. J'ai eu le plaisir de faire venir à Nantes des personnalités comme Michaël Jackson, Jean-Raymond Abrial, et bien d'autres.

- Côté recherche, il y eu diverses tentatives. Il y eu le FILIN (Fédération des Laboratoires d'Informatique de Nantes) ... je ne sais plus si elle vécut. Avec Mike Griffiths, nommé prof à la fac, il y eu la création en 1996 de l'IRIN (Institut de Recherche en Informatique de Nantes, ECN, Univ de Nantes) - directeur Mike Griffiths puis Jean-François Nicaud - avec des enseignants/chercheurs de l'Iut, de la fac, de l'ECN, et la construction d'un bâtiment sur le campus de sciences. Ce bâtiment loge aussi le département informatique de la fac. Nous avons eu enfin un DEA en informatique.
- Puis, sous la direction de Frédéric Benhamou, il y a eu la création en 2004 du LINA (FRE-CNRS- Univ de Nantes -EMN) (Laboratoire d'Informatique de Nantes Atlantique), LINA qui est devenu cette année (2008) UMR (Unité Mixe de Recherche CNRS n° 6241. Son directeur est maintenant Pierre Cointe, prof à l'Ecole des Mines de Nantes.

- Les premiers professeurs d'université en informatique à Nantes ont été M. Brillouet, Michel Lucas (qui venait de Grenoble. Il a été prof à la fac puis à l'ECN), Mike Griffiths (qui était aussi passé par Grenoble) ...

- Les premier thèmes de recherche des enseignants en informatique du département informatique ont été le traitement automatique du langage naturel, les méthodes d'analyse.


- Les chefs du département informatique de l'IUT de Nantes :

- Michel Cailler, professeur des universités en physique du métal
- Le directeur de l'IUT (Charles Bouchy), directeur de l'IUT assurant l'interim
- Jean Erceau, professeur des universités en informatique
- Jacques-Henri Jayez, maître de conférences à l'époque. Il est devenu directeur de l'IUT, puis Président de l'université
- Henri Briand, professeur des universités en informatique
- Maurice Liscouët, maître de conférences en informatique
- Thierry Brugère, agrégé de maths
- Jean Grelier, agrégé de gestion
- Maurice Liscouët
- Jean Grelier, actuel chef de département

L'an dernier, l'IUT de Nantes a fêté ses 40 ans.

Le département a connu des deuils parmi ses enseignants. Carol Desjardin fils du chansonnier Maurice Horgues, Caroline, prof d'anglais, américaine qui chantait comme Joan Baez, Yves Simon (il était entré au département un an avant moi), Tahar Khammaci.

Les livres publiés par les enseignants du département informatique :

Jayez J.H., Compréhension automatique du langage naturel, le cas du groupe nominal en français, Paris, Masson, 1985.
J.H. Jayez, Liscouet, M, Gal, A, Levasseur, P, Jayez, JH; Walle J.M. :
Compréhension Automatique du Langage Naturel, Le cas de l'interrogation simple en Français, Masson 1986
André Vitalis, (est aujourd'hui professeur à Bordeaux) Informatique, pouvoir et libertés, Economica, 1988
Rolland Guihur (a quitté Nantes pour l'Université d'Angers), Procédures de tri, programmes en Basic et en Pascal, Masson, 1983
Jean-Paul Debenat (maintenant à la retraite. Enseignant d'anglais puis de techniques de communications, continue de publier :
J-C Pichon, J-P Debenat, Saint-Neron, e-dit, 2000
J-P Debenat, Sasquatch et le mystère des hommes sauvages, Le temps Présent, 2007
Avions et pilotes, entre histoire et légende (Album), 2007
de Jean-Paul Debenat (Auteur), Vincent Roussillat (Illustrations), Christian Ravel (Préface) , Edition du Mont
Christian Jacquemin, (aujourd'hui au CNRS, Limsi, Orsay) Logique et mathématiques pour l'informatique et l'IA, 109 exercices corrigés, Masson, 1994
Thierry Brugère, Alain Mollard, Mathématiques pour informaticiens, Ellipses, 2003
Didier Kueviakoe, Guide du DSI, Editions d'organisation, 2006
Pierre Jourde et Didier Kueviakoe, Système d'information de gestion, DCG8, Editions d'organisation, 2007
Nos livres sont listés ici

Ont enseigné au département informatique et actuellement sont en poste dans d'autres universités :

- Michel Augeraud (est prof à l'IUT de La Rochelle)
- Christian Jacquemin (est au Limsi)
- Denis Maurel (est prof à Tours)
- Michel Leclere (est à Montpellier)
- Tassadit Amghar (est à Angers)
- et pas mal d'ATER (Attachés d'Enseignement Supérieur et de Recherche) et moniteurs qui sont devenus maîtres de conférences (dont des anciens étudiants du département informatique, comme Pascal Poizat (qui est MdC à Evry, détaché à l'INRIA), Francky Trichet (MdC à Nantes)


A suivre :

- histoire de ce qui fut appelé sur les emplois du temps : "Méthodologie" , "Analyse", "ACSI" (Analyse et Conception de Systèmes d'information), "Spécification"
- histoire de l'enseignement de la programmation
- histoire des langages de programmation enseignés (Cobol, Fortran, Gap, Assembleur, Smalltalk, Prolog, C, C++, Ada, Java)
- les ordinateurs
- l'origine géographique des étudiants
- depuis quand il y a presque plus d'étudiantes en informatique (alors que nous en avons eu autant que d'étudiants)


Les ordinateurs :
- Quand je suis arrivé au 3 rue Ml Joffre, il y avait dans un couloir le système de programmation amovible d'une tabulatrice (ressemblait à un vieux central téléphonique)+
- l'IBM 360
- l'IRIS 6140
- le VAX
P.S. : Merci de me corriger si j'ai fait des erreurs ...
Il va le falloir consulter les archives, si elles existent
 
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