mardi 15 juin 2010

Exemples de limousinismes

Extrait de wikipedia, entrée Limousin

"Bo'lez !" pour "allons-y !"

"Finissez d'entrer !" (’chabatz d'entrar) pour "entrez donc !"

"Tomber la veste" pour "enlever sa veste"

"Le vent buffe fort" ou "Ca buffe" pour "Le vent souffle" (de l'occitan bufar: souffler)

"Le magasin est barré" pour "Le magasin est fermé" (de l'occitan barrar: fermer)

"Té, tu es là !" pour "Tiens, tu es là !"

"Faire une biole" pour "faire une étincelle" ou "faire un pet" (de l'occitan biola: étincelle

"Un peillou" pour "Un torchon, un chiffon" : "sale comme un peillou". (de l'occitan pelhon)

"Une gnorle" (prononcer "niorle") : une fable. "Raconter des gnorles" signifie "raconter des sornettes". (de l'occitan nhòrla)

"Un pétarou" pour "une mobylette"

"Un pétassou" : un tas de gravats comblant un nid de poule, sur une route, ou un chiffon, un tissu déchiré ou sale

"Tout ça me fait nerveux" pour "Tout ça me rend nerveux"

"T'avais jamais plus vu ça !" pour "T'avais jamais vu ça de ta vie !"

"Laisse-z-y faire" pour "Laisse faire à ce sujet"

"La clef est après la porte" pour "La clef est sur la porte"

"J'arrive que" ou "j'arrive que là" pour "je viens d'arriver".

"C'est ça-mien" pour "c'est le mien" ou "c'est à moi" (de l'occitan ‘Qu’es ‘cò-meu)

"C'est tout bouéré!" pour "c'est tout mélangé", "c'est le bazar" (de l'occitan boirar: mélanger)

"une poche" c'est un sac, "un poche en plastique" ou le plus répandu un "pochon" pour désigner les petits sacs en plastique.

"C'est l'heure de prendre collation", l'heure de goûter

"On va en quelque part" pour "On va quelque part"

"S'éclafouérer" ou "s'équiafouérer" : (intraduisible…) proche de "tomber de manière ridicule" avec la notion d'écrasement à l'atterrissage (un oiseau distrait peut par exemple "s'éclafouérer" sur une vitre, tout comme un piéton sur une plaque de verglas).

Un "banturle" : (intraduisible...) proche de "une personne pas sérieuse" (mais ce mot n'est pas péjoratif) (banturler c'est l'art de perdre son temps en traînant ou papillotant).

"Fédédi !" (de l'occitan fuec de Diu : Feu de Dieu) et "Fidélou" (de l'occitan filh de lop: fils de loup), interjections pour exprimer un étonnement, une surprise, ou pour appuyer la phrase qui va suivre ou qui précède.

"Il fait bien mauvais !" pour "Il fait mauvais temps" et plus particulièrement pour un temps lourd, chaud, orageux.
"Qui c'est-y ?" pour "Qui est-ce ?"

Citez wikipedia et non ce blog !
http://fr.wikipedia.org/wiki/Limousin

lundi 14 juin 2010

Pierre Combescot et les forges de Savignac Lédrier

A Excideuil, ma mère me montrait la "maison Combescot". Quand le prix Goncourt fut décerné à Pierre Combescot, nous avons pensé qu'il était de la famille des maîtres de forges de Savignac Lédrier. C'est bien le cas. Un personnage que ce Pierre Combescot !
http://www.lexpress.fr/culture/livre/les-folies-combescot_817641.html

"Pierre Combescot n'est pas un personnage ordinaire. Né à Limoges le 9 janvier 1940, il fut conçu de l'union de Vulcain et de Dionysos. Ou, plus prosaïquement, du descendant d'une ancienne famille de maîtres de forges périgourdine et de la fille d'un acteur qui fut l'ami de Sacha Guitry. Fuyant la guerre avec ses parents et la gouvernante Nénette, il cingle, à peine né, sur l'un des derniers bananiers en partance pour le Brésil. Son arrivée est annoncée par un journal de là-bas au verso de la page où Georges Bernanos signe sa chronique cinématographique. Plus tard, Stefan Zweig lui donna ses premiers bonbons. Comme quoi les fées avaient tout mis dans son berceau: le feu et le théâtre, Bernanos et le mystère du mal, Zweig et la fascination de l'Autriche. De quoi faire un destin convenable à qui n'est pas manchot."

Un autre article :
http://lewesternculturel.blogs.courrierinternational.com/archive/2009/02/17/entretien-avec-pierre-combescot.html
Il faut que je lise ses autres livres.

mercredi 9 juin 2010

Limousin et limousinismes (suite)

J'ai retrouvé dans le dictionnaire de Valade des expressions souvent entendues dans mon enfance.

- "en avoir son aise" pour "en avoir assez", ne'n aver son aise de
- "c'est assez" : qu'es plan long
- "quand j'ai dormi l'après-midi je suis tout barbouillé" : "quand ai durmit l'apres-miegjorn sei tot bimbiaulat"
- "assoiffé" : "assedat"
- "assurément" : "de segur"
- "aussi" : "tambien"
-"tu viens avec moi": "vaque come me"
- "avril" : "abrial"
- "Eh bien" : "vai"
- "faire la fine bouche" : "chachinfrar"
- "comme ça" : "entau"
- "la culbute" : "la cornaficha"
- "s'asseoir sur son derrière" : "se platacuounar"
- "mon Dieu, est-ce possible ?" : "mon diu, es-quo possible ?"
- "la tique" : "la belaud"
- "plus" : "mai"
- "de plus en plus" : "de mai en mai"
- "ni plus ni moins" : "ni mai ni meus"
- "torchon" : "lo pelhon"
- "à toi, à moi, à nous" : "quo teu, quo meu, quo nostre"
- "avec cette chaleur, je me sens tout ..." : "emb quela chalor sem tots enclafoïts"
- "faire ses ablutions" : "se gansolhar"
- "c'est du même acabit" : "qu'est la mesma rifanfara"
- "accroupi" : "cati", s'accroupir : s'acatar
- "vas-y que je te remue" : "boira que te desboire"

mardi 8 juin 2010

De l'edelweiss sauvage et de l'eau de glacier suisse !

C'est "bio", c'est "naturel", c'est moderne ! vive le marquetinge !

Lu dans la composition d'un dentifrice :
- de l'edelweiss sauvage (une fleur protégée !)
- et de l'eau de glacier suisse ! (ben couillon !)

Ce qui se dit, en latin des compositions pharmaceutiques :
- Alpinum Glaciorum Aqua
- Leontopodium Alpinum Extract.

Je suis sidéré !!!

Et la notice ne dit pas, évidemment, l'intérêt de ces deux ingrédients. Sans doute parce qu'il n'y en a aucun... sauf publicitaire ! Non mais vous imaginez Monsieur Stéradent, poil aux dents, ou Monsieur Colgate, poil aux pattes, à dos de mulet, poil aux mollets, qui va cueillir les belles edelweiss suisses pour les mettre en trituration ! Quelle blague !

Le déli d'initié des professeurs

http://blog.lefigaro.fr/education/

Très cher fils,

Très cher fils,

[...] bien que feu mon regretté père Grandgousier eût déployé tous ses efforts pour que je progresse en perfection et savoir politique, et que mon labeur et mon étude correspondissent bien à son désir et même l'aient dépassé, l'époque toutefois, comme tu peux bien le comprendre, n'était pas aussi opportune ni commode pour étudier les lettres qu'elle l'est à présent, et il n'existait alors aucun précepteur qui puisse ressembler à ceux que tu as eus. Les temps étaient encore ténébreux, ils sentaient l'infélicité et la calamité des Goths, qui avaient ruiné toute bonne littérature. Mais, grâce à la bonté divine, la lumière et la dignité ont été à mon époque rendues aux lettres, et j'y vois de tels progrès qu'il me serait aujourd'hui difficile d'être reçu dans la première classe des petits écoliers, moi qui, dans mon âge mûr, étais réputé (non à tort) comme le plus savant du siècle.

[...] Maintenant toutes les disciplines sont restaurées, les langues mises à l'honneur : le grec, sans lequel il est honteux qu'on se dise savant, l'hébreu, le chaldéen, le latin. Des livres imprimés, fort élégants et corrects, sont utilisés partout, qui ont été inventés à mon époque par inspiration divine, comme inversement l'artillerie l'a été par suggestion du diable. Le monde entier est plein de gens savants, de précepteurs très doctes, de bibliothèques très vastes, au point qu'à l'époque de Platon, de Cicéron ou de Papinien, il n'y avait, à mon avis, autant de commodité d'étude qu'il s'en rencontre aujourd'hui; et il ne faudra plus dorénavant trouver en lieu et compagnie qui ne sera bien poli dans l'atelier de Minerve. Je vois les brigands, les bourreaux, les aventuriers, les palefreniers d'aujourd'hui plus savants que les docteurs et les prêcheurs de mon temps. Que dirai-je ? Les femmes et les filles elles-mêmes ont aspiré à cette gloire, à cette manne céleste du beau savoir. Tant et si bien qu'à mon âge, j'ai été contraint d'apprendre le grec, que je n'avais pas méprisé comme Caton, mais que je n'avais pas eu le loisir d'apprendre en ma jeunesse, et je me délecte volontiers à la lecture des Œuvres morales de Plutarque, des beaux Dialogues de Platon, des Monuments de Pausanias et des Antiquités d'Athénée, attendant l'heure qu'il plaira à Dieu mon créateur de m'appeler et de m'ordonner de quitter cette terre.

Pour cette raison, mon fils, je te conjure d'employer ta jeunesse à bien profiter en étude et en vertu. Tu es à Paris, tu as ton précepteur Epistémon : l'un, par de vivantes leçons, l'autre par de louables exemples, peuvent bien t'éduquer. J'entends et veux que tu apprennes parfaitement les langues, d'abord le grec, comme le veut Quintilien, puis le latin et l'hébreu pour l'Écriture sainte, le chaldéen et l'arabe pour la même raison; pour le grec, forme ton style en imitant Platon, et Cicéron pour le latin. Qu'il n'y ait aucun fait historique que tu n'aies en mémoire, ce à quoi t'aidera la cosmographie établie par ceux qui ont traité le sujet. Des arts libéraux, la géométrie, l'arithmétique et la musique, je t'ai donné le goût quand tu étais encore petit, à cinq ou six ans : continue et deviens savant dans tous les domaines de l'astronomie, mais laisse-moi de côté l'astrologie divinatrice et l'art de Lulle qui ne sont que tromperies et futilités. Du droit civil, je veux que tu saches par cœur tous les beaux textes, et me les commentes avec sagesse. Quant à la connaissance de la nature, je veux que tu t'y appliques avec soin : qu'il n'y ait mer, rivière ou source dont tu ne connaisses les poissons; tous les oiseaux de l'air, tous les arbres, arbustes et buissons des forêts, toutes les herbes de la terre, tous les métaux cachés au ventre des abîmes, les pierreries de tout l'Orient et du Midi. Que rien ne te soit inconnu.

Puis relis soigneusement les livres des médecins grecs, arabes et latins, sans mépriser les talmudistes et cabalistes, et, par de fréquentes dissections, acquiers une parfaite connaissance de cet autre monde qu'est l'homme. Et quelques heures par jour, commence à lire l'Écriture sainte, d'abord en grec le Nouveau Testament et les Épîtres des Apôtres, puis en hébreu l'Ancien Testament. En somme, que je voie en toi un abîme de science : car maintenant que tu es un homme et te fais grand, il te faudra sortir de la tranquillité et du repos de l'étude et apprendre la chevalerie et les armes pour défendre ma maison et secourir nos amis dans toutes leurs affaires contre les assauts des malfaisants. Et je veux que rapidement tu mettes tes progrès en application, ce que tu ne pourras mieux faire qu'en soutenant des discussions publiques sur tous les sujets, envers et contre tous, et en fréquentant les gens lettrés, tant à Paris qu'ailleurs.

Mais parce que, selon le sage Salomon, la sagesse n'entre jamais dans une âme méchante, et que science sans conscience n'est que ruine de l'âme, il te faut servir, aimer et craindre Dieu, et en Lui mettre toutes tes pensées et tout ton espoir, et, par une foi faite de charité, t'unir à Lui de manière à n'en être jamais séparé par le péché. Prends garde aux tromperies du monde, ne t'adonne pas à des choses vaines, car cette vie est passagère, mais la parole de Dieu demeure éternellement. Sois serviable envers ton prochain, et aime-le comme toi-même. Respecte tes précepteurs, fuis la compagnie des gens à qui tu ne veux pas ressembler, et ne gaspille pas les grâces que Dieu t'a données. Et quand tu t'apercevras que tu disposes de tout le savoir que tu peux acquérir là-bas, reviens vers moi, afin que je te voie et te donne ma bénédiction avant de mourir. Mon fils, que la paix et la grâce de notre Seigneur soient avec toi. Amen.

D'Utopie, le dix-sept mars,

ton père, Gargantua.

dimanche 6 juin 2010

Beleu

Le we dernier, j'ai rencontré un ami d'enfance. Nous avons recensé des limousinismes et expressions que nous entendions souvent.
Beleu signifie "peut-être". Maintenant les parents doivent satisfaire tous les besoins de leurs enfants. A chacun selon ses besoins n'est-ce pas ! A l'époque, on se satisfaisait de "beleu" et parfois de "beleu ben" (peut-être bien) ou de "beleu, coma beleu pas" (peut-être bien que oui peut-être bien que non"

"Melon traditionnel de Cavaillon. Élevé au Maroc".

Lu sur l'étiquette d'un melon :

"Melon traditionnel de Cavaillon. Élevé au Maroc".

"La prose est une visite qu'on rend, la poésie une visite qu'on reçoit"

Nicolas Bouvier, Interviews

"Je ne pourrais pas vivre dans un pays où la musique populaire est médiocre"

Jean-Louis Blanc, ouv cité, Valise diplomatique

"La poésie corrige les erreurs de Dieu"

Odysseus Elitis
cité par Nicolas Bouvier

Parlanjhe, Les j'hours de l'annàie, 2010

Un calendrier avec chansons en langues poitevine-saintongeaise et occitane, réalisé par le C.R. de Poitou-Charentes, préfacé par Ségolène.
C'est ce qu'il me fallait. J'ai vécu jusqu'à 18 ans en terre Limousine occitane, puis à Poitiers et ses ben couillon.

Nicolas Bouvier, Le vent des mots

Un CD de Chiloe Productions

Des interviews de Nicolas Bouvier et un petit film. Émouvant.

Valise diplomatique

Souvenirs, Portraits, Réflexions, Pierre-Louis Blanc, Éditions du Rocher, 2006

435 pages que j'ai lues avec plaisir. Écrites par un ancien ambassadeur de France

Une présentation du livre :
http://m.marianne2.fr/index.php?action=article&numero=97074#1
 
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