vendredi 4 février 2011

Hucher, les huchées

J'ai connu en Limousin quelques défilés de mariages conduits par un chabretaire, un accordéoniste, un violoneux ou un vielleux. Les invités portaient des cocardes à la boutonnière auxquelles pendaient des rubans. Et on entendait pousser des huchées. J'ai retrouvé des tels cris dans les fêtes arabes.
J'ai fait des recherches sur la Toile. Je trouve sur un site québécois :
http://pages.globetrotter.net/matrem/chouenne.html

" HUCHER

Le verbe hucher est un très vieux terme qui n'est guère employé et reconnu que par les personnes très âgées. Pour elles, il signifie« appeler ». Par exemple, lorsque la mère demandait à son enfant d'appeler le père pour le dîner, elle lui disait : « Huche ton père pour dîner ».

Selon Robert (t. 3, p. 537) ce terme a une origine obscure qui date du XIIe siècle, et nous viendrait de la chasse. Littré (p. 3041) donne comme exemple de son utilisation :
« La prêtresse en voix de fausset
Devant la porte de l'église
Hucha les gens du fils d'Anchise » (Scarr. Virg. 2)

Clapin (p. 182) soutient que hucher est « dérivé du vieux mot "hu", "hue", cri ». Il donne un exemple tiré de la Chanson de Roland (p. 172) : « Dunc cecument a la hue et le cri ». Puis il ajoute : « De là, aussi, le mot normand "huchée" grand cri : ".... il mit toute sa force à pousser le cri des perdus : Ho! Ho! Il y eut une huchée de bois, qui répondit...", P. Féval, Le Quai de la Ferraille, ch. 17 ».

Enfin Dionne (p. 381) dit ceci de hucher : « Expression très usitée chez les Acadiens. Ex. Monte sur le haricot pour hucher ton père. L'expression est commune à la Baie des Chaleurs et à la Baie St-Paul. Ce mot vient de "huchet", cornet qui sert à appeler à la chasse ». "

" Dans l'article "HUCHÉE, , subst. fém."
HUCHÉE, subst. fém.
Vx, région. Action de hucher, d'appeler quelqu'un en criant. Synon. appel. À ce trait d'éloquence les bravos ébranlaient les voûtes de la salle. Il recommençait : « Le Roi même ne la refuserait pas! » Les huchées et les trépignements redoublaient (Chateaubr., Mém., t. 1, 1848, p. 200). De temps à autre, on poussait une bonne huchée et, vis-à-vis ou par en bas, il y avait toujours quelqu'un pour nous faire la réponse (A. Ceresole, Contes et croquis vaudois, Lausanne, Payot, 1942, p. 238).
REM.
Huchement, subst. masc., synon. de huchée C'était une voix qui parlait sous les arbres (...). Non pas le huchement d'un roulier, ni le rire d'un bûcheron (Genevoix, Dern. harde, 1938, p. 7). De nouveau, il n'y eut plus que les bruits des nuits de printemps : le coassement des rainettes, le grincement des grillons, le huchement d'une chouette, le chant des rossignols (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p. 152).
Prononc. : [yʃe] init. aspirée. Étymol. et Hist. a) Fin xiie s. hucie « distance où porte la voix » (Moniage Guillaume, éd. W. Cloetta, 2666); b) ca 1200 hucie « cri » (Renaut de Montauban, éd. H. Michelant, p. 344, 24); 1848 huchée (Chateaubr., loc. cit.). Part. passé fém. de hucher*; suff. -ée (-é*); cf. huée. "
http://www.cnrtl.fr/definition/huchement

Aucun commentaire:

 
Site Meter