« L'orthographe est toujours trop simple. Il y aurait intérêt à compliquer ses règles. Quand on aime la langue, on l'aime dans ses difficultés, on l'aime telle quelle, comme sa grand-mère, avec ses rides et ses verrues.»
« A une époque de spécialisation [...] où l'on n'ose même plus prendre époux sans avoir suivi sérieusement des cours de gynécologie, où l'on n'enfante plus sans apprendre [...], on parle avec aberration de pratiquer sans apprendre sa langue les métiers les plus compliqués.»
« Le style, c'est la faute de syntaxe. Il présuppose qu'on la connaît (ça, c'est le métier), [...] qu'on sait à fond les ressources de la langue et jusqu'où on peut l'inventer, la faire sienne, bousculer l'usage.»
« Une langue, pour rester, et pour rester vivante, ne peut se passer du frein et de l'éperon. Sans l'éperon que sont les nouveautés, les inventions de la langue parlée, elle deviendrait vite une langue morte. Sans le frein que sont les grammairiens, les puristes, les orthodoxes, elle changerait à une telle vitesse qu'en peu d'années on ne la reconnaîtrait plus. On perdrait le bénéfice des siècles de culture dont les ouvrages ne seraient plus compris par personne.»
Alexandre Vialatte cité par P. Jourde
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