jeudi 16 février 2017

L'islam et le christianisme vus par Himmler

On me communique cet extrait de l'ouvrage cité à la fin.

"Pour mener cette guerre de races qui est la substance même de l'Histoire,
il faut bien sûr combattre, mais combattre sans les freins et les réserves
qui, naguère encore, entravaient l'Allemagne. On répète volontiers, après
1933, cette phrase qui aurait été prononcée par Erich Ludendorff, si
imprégné de culture völkisch, selon laquelle l'Allemagne eût été
victorieuse en 1918 si elle n'avait pas été de culture chrétienne et si,
donc, elle avait su se battre. Les héritages normatifs successifs ont
enseveli la race nordique sous un tombereau de normes qui lui sont, in
fine, néfastes : le christianisme, l'humanisme, les Lumières, le droit de
la guerre, les conventions internationales...
Pour combattre, il faut donc avant tout combattre ces normes et s'en
délivrer. Considérant le christianisme comme la "plus grande peste qui
pouvait nous frapper au cours de l'histoire", Himmler le bannit de la SS,
interdisant aux unités de la Waffen-SS de posséder des aumôniers
protestants ou catholiques. Il ne s'agit pas, pour le Reichsführer-SS, de
faire profession d'athéisme, mais d'éradiquer une infection chrétienne qui
rend les hommes faibles, car compatissants, et passifs, car résignés à
obéir aux plans célestes. En détournant l'homme de l'ici-bas et en
orientant son regard vers l'au-delà, le christianisme éduque à la
passivité contemplative - non au combat résolu. Himmler n'est donc pas
opposé à toute religion, mais à celle qui désarme les hommes. Pour preuve,
il autorise en 1943 la présence d'aumôniers non chrétiens dans les
nouvelles unités, puis divisions, créées au sein de la Waffen-SS : la
division Handschar, puis la Skanderberg, composées de volontaires
bosniaques musulmans, ont leurs imams, formés par Amin al-Husseini, grand
mufti de Jérusalem et proche ami du Reich. Selon Himmler, en effet,
l'islam a sur le christianisme ce grand avantage (parmi d'autres) qu'il
encourage les hommes au combat et leur permet de mourir heureux.

Johann Chapoutot (professeur d'histoire contemporaine à la Sorbonne), La
Révolution culturelle nazie, Gallimard, NRF, "Bibliothèque des Histoires",
2017, p. 99-100.


https://fr.wikipedia.org/wiki/Johann_Chapoutot

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